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Riolo : "Un grand et beau PSG…"

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Retour sur la victoire du PSG devant le Barça dans la 2e journée de la LDC…

Montrer des choses pas encore vues cette saison, c’était le but du PSG. Avant même d’envisager un bon résultat, il fallait d’abord jouer un vrai match de haut niveau.

Face au Barça qu’on le veuille ou non, on fait difficilement le jeu. Paris le sait et l’accepte bien volontiers. Le bloc est bas. On a même rarement vu un PSG aussi bas. Plus qu’un milieu en losange, on voit plus un 4312. Pastore est le 10. L’Argentin aime choisir ses matches ça tombe bien, celui-là est logiquement pour lui. Et dans la première période, il a pratiquement bonifié tous les ballons, allant même jusqu’à en récupérer.

Ce genre de rencontres, c’est aussi -peut-être surtout- une affaire d’intensité, de rythme élevé à garder, d’émotions à contrôler. A chaque fois que le Barça approche de la surface, la crainte est palpable. Mais suite à un coup de pied arrêté, David Luiz marque ! Ça doit décontracter le PSG. A condition de vite retrouver ses esprits. De retomber. Dans la foulée, Messi indique que c’est loin d’être le cas. Un enchaînement technique de classe plus loin, il y a 1/1.

La « mode » consistant à tourner les gardiens (LDC et championnat) m’échappe. Ter Stegen n’avait pas joué depuis trop longtemps. Comment être prêt pour un match de ce niveau ? Sur chaque ballon aérien, il dégage trop peu de sérénité. Et c’est encore une phase de jeu de ce genre que Paris marque. 2/1, le scenario est bien loin de celui envisagé.

Il fallait la LDC pour donner envie au PSG ? C’est à la fois incompréhensible et logique. Comme une bande joueurs qui se dit que pour ce genre de matches, on peut salir le short. Ce match peut donc lancer vraiment la saison. Et se faire retourner par le Barça en 2ème ne changera pas grand-chose.

Le PSG a montré qu’il peut encore être très performant. Qu’il peut jouer avec la crise. La subir ou la chasser d’un revers de main. David Luiz, Motta, Verratti, Lucas, Van der Wiel, Pastore sont à un niveau tellement différent du quotidien que c’en est troublant.

Le jeu en contre du PSG est encore plus net dès le début de la seconde période. Ça correspond plutôt bien au style de Lucas. Cavani et Pastore avec de l’espace devant eux sont également plus à l’aise.

Mais c’est l’Argentin Pastore qui est le plus brillant. Qu’on le laisse jouer comme il veut, c’est absolument nécessaire !

En jouant juste et vite en phase offensive, Paris fait mal à la défense du Barça. Le 3e but doit mettre Paris à l’abri. Matuidi termine une phase de jeu de classe avec à nouveau Pastore au départ.

3/1 pour voir venir. Non. Mal replacé, encore dans l’euphorie, le PSG la joue « petit bras », petite équipe qui doit tenir son exploit et encaisse immédiatement un but.

Les énormes efforts de Cavani dans le jeu défensif l’empêchent d’être lucide dans la surface et de mieux finir ses actions. C’est le seul bémol dans la belle prestation parisienne.

Le premier changement du match est pour le Barça. Munir remplace Pedro. Luis Enrique sent certainement qu’il faut mettre plus de rythme. Le bloc parisien fait tellement l’élastique que la crainte est la rupture physique. Le PSG ne semble pas en mesure de gérer le résultat.

Et pendant que Xavi s’apprête à entrer, on se demande quel changement va faire Blanc. Un milieu de plus ? Il le faut. Blanc fait pourtant du poste pour poste. Cabaye remplace Verratti. Pourquoi ? Juste pour la fraîcheur ? Et la tactique ? J’aurais opté pour la sortie de Cavani et Lucas seul devant Pastore.

La fin de match s’annonce compliquée pour le PSG. Physiquement, l’équipe baisse. Elle recule, défend de plus en plus. Elle devient autobus. Le Barça tourne autour de la surface et fait du Barça.

Blanc met Chantôme pour Pastore. Cavani complètement cuit est encore sur le terrain. Sur deux ballons de contre, le PSG passe près du 4ebut, mais Cavani n’en peut plus. Il a trop donné en jeu défensif. Paris termine à poil mais s’accroche à cette incroyable victoire. L’ambiance du Parc est énorme. Il y a bien une grande équipe à Paris. Mais elle joue quand elle veut. Et elle est en autogestion. 

Daniel Riolo Journaliste RMC Sport