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Saha : « Ne pas minimiser cette histoire des quotas »

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Invité de Luis Fernandez dans Luis Attaque sur RMC, Louis Saha s’est livré sur sa blessure, son avenir et l’affaire des quotas qui secoue le football français. A 32 ans, le finaliste de la Coupe du monde 2006 fait le point. Entretien.

Louis comment allez-vous suite à votre blessure à la cheville ?

Je prends mon mal en patience. Je n’ai pas été épargné par les blessures. L’explication est simple… Je joue à fond. Entre la malchance et le fait de jouer dans un championnat physique je ne suis pas épargné. Je viens de me faire enlever les vis je remarche tout doucement je devrais être prêt pour le début de saison. Les regrets c’est pour ceux qui ne jouent pas à fond le championnat anglais. Je suis sous contrat avec Everton. Il y a une certaine frustration qui s’installe car on démarre bien le championnat mais on n’arrive pas à forcer notre destin.

Quels souvenirs gardez-vous de Manchester ?

J’étais fan quand j’étais gamin. Retrouver ce club c’était un honneur. J’ai trouvé un bonhomme généreux en la personne de Sir Alex. Il y a une atmosphère qui met les joueurs en confiance.

Quel type d’homme est Alex Ferguson ?

On ne peut pas imaginer sa générosité. Il est très humain pour quelqu’un qui a autant d’expérience. C’est une leçon pour beaucoup. J’ai eu l’occasion de l’avoir au téléphone récemment. Ça fait plaisir de lui parler…

Manchester peut remporter la finale de la Ligue des Champions ?

Ils ont l’effectif pour battre le Barça. Ils procèdent bien en contre et peuvent mettre leur défense en difficulté pour un bon résultat. 1-0 fera l’affaire (rires)…

Vous avez joué avec Patrice Evra. Comment va-t-il ?

C’est mon petit frère. Quelqu’un de super attachant. Il a une mentalité impulsive et c’est un vrai gagneur. Même si je suis parti, on a gardé contact. Quand on le connaît, c’est quelqu’un d’attachant. On peut lui faire confiance et aller à la guerre.

Vous avez parlé de Knysna avec lui ?

Je n’y étais pas. C’est dur de juger. J’ai du mal à comprendre. Il a été mis dans un contexte super difficile. Il était prêt à tout pour ça. Il a protégé ceux qui devaient l’être. Il ne s’est pas enflammé. Il a énormément de confiance en lui. Ça fait partie des grands messieurs du football. C’est un grand joueur.

Quel est votre avis sur Nicolas Anelka ?

On s’est connu très jeune. Il a un caractère bien trempé, avec ses idées. Je pensais qu’il avait compris et changé son fusil d’épaule. En Afrique du Sud, le contexte était très difficile à supporter pour les gros caractères. Il a d’énormes qualités. On ne demande pas aux joueurs d’avoir les meilleures idées du monde.

Vous pensez toujours à l’équipe de France ?

Oui j’y pense, c’est important. Tant qu’on ne m’enlève pas la chance d’y être j’y croirai…

Avez-vous le sentiment d’avoir loupé le wagon ?

J’ai loupé le wagon ouais c’est une belle image… Il y a des joueurs de qualité devant. Mais je vis sans objectif. J’ai simplement envie de m’exprimer sur un terrain et de prendre du plaisir.

Etes-vous favorable à un retour en France ?

Je suis plus pour rester en Angleterre. Ma famille et mes enfants adorent ce pays donc voilà. C’est plus un projet de famille en fait…

Quel est votre sentiment sur l’affaire des quotas qui secoue actuellement le football français ?

Depuis la prise de fonction de Laurent Blanc il y a eu un renouvellement. J’avais envie que ça continue. J’étais content de voir que Blanc était « blanchi » si je puis dire. On balance cette affaire six mois après. Il y a eu beaucoup d’émotion. Des mots ont été dits et des mots graves. A réprimander ! Mais attention à ne pas faire d’amalgame avec Blanc. Il y a des choses qui l’ont blessé. Ça va partir aux oubliettes. Il faut être vigilant et ne pas minimiser cette histoire. C’est un problème profond dans les coins reculés de France…