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AC Milan, le PSG, les Bleus, son image : les confessions de Jérémy Ménez

Jérémy Ménez

Jérémy Ménez - AFP

EXCLU RMC SPORT - L’attaquant de l’AC Milan, Jérémy Ménez, était l’invité exceptionnel de Luis Attaque, ce lundi sur RMC. L’ex-joueur du PSG est longuement revenu sur ses débuts réussis à l’AC Milan mais aussi sur son départ du club parisien, les Bleus et son image de joueur introverti.

Jérémy Ménez, avez-vous trouvé votre bonheur à l’AC Milan ?

Je suis bien. J’ai toujours été heureux car je fais un beau métier. Quand tout va bien, ça fait toujours plaisir.

Vous évoluez dans un grand club. C’est important pour vous…

Oui mais je pense avoir fait pour l’instant une belle carrière et avoir été dans de grands clubs comme le PSG, l’AS Rome, Monaco. J’ai peut-être mûri. J’ai grandi. Peut-être que ça se ressent sur le terrain.

Votre entraîneur Flippo Inzaghi vous met dans les meilleures dispositions pour que vous puissiez vous exprimer….

La confiance d’un entraîneur compte beaucoup pour moi. Avec le coach, on s’entend super bien. Il compte beaucoup sur moi. A partir de ce moment-là, je peux m’exprimer au mieux sur le terrain.

Vivez-vous comme une revanche sur le PSG ce que vous vivez actuellement à Milan ?

Pas du tout. J’ai fait deux premières bonnes saisons. Lors de la troisième saison, ce n’est pas que j’ai été mauvais mais c’est que je n’ai pas beaucoup joué. Ça, on l’a oublié. Ce n’est pas une revanche sur le PSG. Ce qui arrive aujourd’hui prouve que je suis quand même un bon joueur, que j’ai des qualités.

Estimez-vous avoir commis des erreurs ?

Tout le monde en fait. Surtout quand on est jeune. Il y a eu des hauts et des bas dans ma carrière. Mais depuis quelques années, il y a beaucoup de mieux, que ce soit dans mon comportement et sur le terrain. Pour moi, c’est une réussite. Il faut continuer comme ça.

« On m’a collé une étiquette »

Votre attitude a parfois énervé…

Je suis d’accord mais je pense qu’on s’est trop focalisé sur ça à un moment donné. Ça m’a joué des tours. Ça m’a fait du bien de revenir en Italie pour me faire un peu « oublier » et repartir sur de bons rails.

Les joueurs sont-ils plus respectés à l’étranger selon vous ?

Je ne sais pas. On m’a collé une étiquette et les gens ont du mal à l’enlever. C’est dommage car je pense qu’on a le droit de faire des erreurs mais aussi de s’améliorer, de grandir. Un être humain est fait comme ça. Ça a été un bien pour moi de partir et de me faire oublier.

Vous souriez peu et on a parfois l’impression que vous n’êtes pas heureux sur un terrain. Cette image a peut-être nui à votre carrière…

Peut-être que ça joue mais c’est dommage de s’arrêter à ça. Le plus important est d’être aimé dans le vestiaire, des gens avec qui on travaille. Ceux qui vous ne connaissent pas vraiment, cela ne vous appartient pas. Partout où je suis passé, j’ai eu de bonnes relations avec tout le monde.

Comment expliquez-vous la différence de traitement entre la France et l’Italie alors que vous êtes resté le même ?

J’ai peut-être commis des erreurs de jeunesse. Je les regrette. Tout le monde a le droit à une seconde chance. Ici, les gens me jugent pour ce que je fais sur le terrain. Ça compte énormément pour moi. Pour un joueur, c’est important.

« Remettre les compteurs à zéro avec l’équipe de France »

Avez-vous envie de revenir en équipe de France ?

Bien sûr. Quand j’ai signé au Milan, le but était de revenir en équipe de France. Pour l’instant, l’équipe de France, c’est un regret pour moi. J’ai envie d’y retourner pour mettre les compteurs à zéro et pour l’aider. C’est une belle équipe. Il y a quelque chose de beau à faire. J’ai envie qu’une belle aventure recommence pour moi avec l’équipe de France.

Comment avez-vous vécu votre départ du PSG ?

Mal. Je ne suis pas parti par la plus grande des portes, même si on a été champion. Je n’ai pas trouvé ma chance. L’entraîneur (Laurent Blanc) avait d’autres choix en tête. Il a fallu les respecter. C’était mieux pour moi de partir.

Il y a quelques mois, vous avez fait déclarations au sujet de Lucas en disant qu’il avait coûté cher, qu’il était brésilien et qu’il fallait peut-être le privilégier à vos dépens. Pensez-vous toujours que c’était le cas ?

Ces déclarations ont été mal interprétées. Je n’en veux pas à Lucas, qui est quelqu’un de jeune et d’adorable. Mais je pense que quelques joueurs français sont parfois désavantagés. Il y a beaucoup de joueurs français qui ont des qualités.

la rédaction avec Luis Attaque