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Benitez, chronique d’un depart annoncé

Rafael Benitez

Rafael Benitez - -

L’entraîneur espagnol s’est mis d’accord avec l’Inter Milan ce jeudi pour résilier son contrat. En froid avec une partie de son vestiaire, fragilisé par des résultats décevants en championnat, il n’a jamais su convaincre le président Moratti. Leonardo est pressenti pour lui succéder.

La séparation était devenue inéluctable. Elle a été officialisée ce jeudi. Rafael Benitez n’est plus l’entraîneur de l’Inter Milan. Les deux parties sont parvenues à un accord. Le coach espagnol recevra 3 millions d’euros d’indemnités. Il en espérait 5 de plus. Mais il quitte tout de même la Lombardie soulagé. Benitez, lassé par les critiques à son égard, a lui-même précipité son départ.

La semaine passée, lors de la victoire au Mondial des clubs, il exige que son équipe, 7e de Serie A, soit renforcée au mercato. Sans quoi, « ils n’ont qu’à parler avec mon avocat », lance même le technicien ibère. Un ultimatum qui oblige Massimo Moratti à accélérer son éviction. Le boss de l’Inter n’a, de toute façon, jamais été fan de Benitez.

Sous le choc du départ de Mourinho l’été dernier, il s’est laissé convaincre par certains de ses collaborateurs. Quatre mois plus tard, il a mis fin à une situation qui ne l’a jamais emballé. Une issue logique d’autant que Benitez s’était mis à dos une partie du vestiaire. Materazzi et Stankovic l’ont récemment égratigné dans les médias. Le clan argentin, emmené par Zanetti, Milito et Cambiasso, ne l’a jamais soutenu publiquement.

Leonardo arrive, avec Kaka ?

Pour succéder à l’ancien entraîneur de Liverpool, l’Inter Milan devrait miser sur Leonardo. Même si ce dernier n’est pas le premier choix de Moratti. L’industriel italien souhaitait faire venir Fabio Capello, l’actuel sélectionneur de l’Angleterre. Mais les indemnités mirobolantes réclamées par la Fédération anglaise l’ont refroidi.

Luciano Spalletti, en poste au Zénith Saint-Pétersbourg, avait également ses faveurs. Sauf que le club russe est détenu par Gazprom… un partenaire financier de la famille Moratti. Plutôt que de prendre le risque de froisser un associé en affaires, le président interiste a donc choisi Leonardo. Un homme qu’il apprécie pour son style, son élégance et la façon dont il a envoyé paître Silvio Berlusconi lors de son départ du Milan AC au printemps dernier.

Mais tout le monde au club n’approuve pas ce choix. Loin de là. L’entraîneur brésilien, 41 ans, est pointé du doigt pour son manque d’expérience. Mais surtout, il est accusé d’être pro-Milan AC après avoir été joueur puis membre du staff des Rouge et Noir pendant de longues saisons. Autant dire qu’il n’arrive pas en terrain conquis. Pour se faire accepter, il devra obtenir des résultats très rapidement. Pour cela, il pourra peut-être compter sur l’arrivée de Kaka, un autre ancien milanais. En mal de temps de jeu au Real Madrid, le Ballon d’Or 2007 pourrait être tenté de rejoindre son ami à l’Inter. Moratti en rêve…

Alexandre Jaquin avec D.M.