En vidéo : Evra retourne aux sources

En signant ce lundi en faveur de la Juventus Turin, l’ex-arrière gauche de Manchester United va retrouver l’Italie, le pays où il a lancé sa carrière il y a 16 ans. A des années lumières de la Serie A.

Pour Patrice Evra, c’est presque un retour au bercail. Ce lundi, l’arrière gauche français de Manchester United s’est officiellement engagé en faveur de la Juventus Turin. Ce transfert, estimé à 1,5 millions (plus un bonus de 400000€ en cas de qualification pour la C1 en 2015), marque la fin de son aventure en Angleterre chez les Red Devils, avec lesquels il a presque tout gagné (sauf la Cup) et même marqué 10 buts en 379 matches. Mais ce changement de club, qui pourrait bien être le dernier de sa carrière, marque aussi son retour dans le pays où il a effectué ses premiers pas chez les pros. 

Bien avant de jouer sous les maillots de Nice puis de l’AS Monaco, Patrice Evra rejoignait l’Italie… mais pas la Serie A. Et encore moins la prestigieuse Juve. Non, en 1998, Evra a 17 ans. Et malgré une maman réticente au départ, il quitte sa cité des Ulis (Essonne) et son club de Brétigny pour rejoindre Marsala, qui évolue en Série C (l’équivalent de notre National). Si le jeune Francilien atterrit en Italie, c’est parce qu’il a été repéré par un recruteur du Torino, qui lui propose d’abord un essai puis d’intégrer l’équipe réserve. Rapidement, pourtant, un scout de Marsala lui offre un premier contrat professionnel.

Evra avec le maillot de Monza

Evra : « Certains n'avaient jamais vu de blacks... »

« Ce que j’ai ressenti de plus fort dans le football, ce n’est pas de gagner le championnat ou la Ligue des champions, déclarait-il il y a quatre ans. C’est ce moment-là. J’avais 17 ans et je devenais enfin footballeur professionnel. J’y étais parvenu. Je prouvais au gens qu’ils se trompaient sur moi. Marsala était un club étonnant. Une grande famille. J’étais le seul black du club. Certaines personnes se prenaient en photo avec moi car elles n’avaient jamais vu de blacks. Mais je pouvais marcher dans la rue et j’étais invité à manger chez les gens. » Après 24 matches et 3 buts, celui qui joue alors milieu offensif rejoint Monza la saison suivante, en Serie B. Il a alors 18 ans. En froid avec son coach, il joue moins et, loin de sa famille, pleure souvent. Il retrouvera le sourire la saison suivante, en Ligue 2, avec l’OGC Nice. Le début d’une autre carrière.

Aurélien Brossier