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Garcia : « Quelque chose est peut-être en train de se créer »

Rudi Garcia

Rudi Garcia - -

EXCLU RMC SPORT. Avec six victoires en six matchs, Rudi Garcia réalise un début de saison idyllique à la tête de l’AS Rome. Mais l’actuel leader de Serie A refuse de s’enflammer, comme il l’a confié dans Luis Attaque sur RMC.

Rudi Garcia, le début de saison de votre équipe doit vous ravir...

Oui, mais au-delà des résultats qui ne sont qu’un très bon début, c’est l’esprit de l’équipe qui me plait. C’est le plus important. On a beaucoup travaillé pour mettre un jeu en place et créer un état d’esprit. Aujourd’hui, quand je vois la joie des joueurs lorsqu’on marque des buts et la communion avec le public, je me dis que quelque chose est peut-être en train de se créer.

Comment avez-vous fait pour vous adapter aussi vite ?

J’ai voulu apprendre l’italien très rapidement parce que je pense que c’est déjà respecter le pays dans lequel on arrive. Ensuite, il a fallu beaucoup parler avec les joueurs pour les emmener vers mon projet de jeu. J’ai trouvé un club très critiqué parce qu’en fin de saison dernière, ils ont perdu la finale de la Coupe d’Italie contre la Lazio. L’ambiance était négative. Il y a eu même des insultes, ce que je ne supporte pas. Il a fallu déjà protéger les joueurs et leur redonner confiance. C’était le plus important. C’est vrai que j’ai des joueurs intelligents et de grand talent. Tout le monde pense évidemment à Francesco Totti. Mais j’en ai d’autres. Daniele De Rossi est aussi romain. Et tous ceux qui sont arrivés se sont bien adaptés. L’équipe commence à avoir du caractère.

Quels rapports avez-vous avec Francesco Totti, l'idole du club ?

Les choses sont très simples. Francesco est un des grands joueurs de l’histoire du football. Et comme tous les grands joueurs, c’est quelqu’un de très humble, qui travaille pour les autres. Il n’a pas loupé un seul entraînement. Il est arrivé cet été en très bonne forme physique. Il a travaillé pendant ses vacances. Il ne demande aucun passe-droit. C’est un plaisir de travailler avec un joueur comme ça. Le rêve, ce serait de réussir à gagner quelque chose avec lui.

Sur le terrain, c'est un joueur qui dispose de beaucoup de liberté...

Francesco peut jouer aux trois postes de l’attaque, mais aussi en meneur de jeu. C’est un joueur de ballon. Il aime le toucher. On a travaillé avec lui pour qu’il décroche beaucoup et qu’il puisse servir d’appui. Il fait partie de ces joueurs qui réalisent dans le dixième de seconde ce qu’ils ont vu. Il faut surtout mettre des joueurs autour qui lui donnent des solutions.

Regrettez-vous d'avoir un peu critiqué les supporters à votre arrivée ?

Je ne regrette rien depuis que je suis arrivé à Rome. J’ai décidé d’aller de l’avant, de regarder vers l’avenir. C’est ce que j’ai dit aux joueurs, à la presse et au public. Il faut nous laisser travailler, nous laisser du temps et nous faire confiance. Aujourd’hui, c’est même trop excessif. Je n’arrête pas d’essayer de calmer l’euphorie. Pas à l’intérieur du club, parce que les joueurs ont les pieds sur terre, mais autour avec la presse et les tifosi. C’est légitime. Je comprends ça. Mais pour l’instant, ce n’est qu’un début. J’espère que ça va nous permettre de retrouver l’Europe. Ça fait deux saisons que le club ne joue pas de Coupe d’Europe. Il faut qu’on y retourne.

Pensez-vous pouvoir être champion cette saison ?

Il y a de très grosses équipes en Italie. Les favoris sont la Juventus et le Napoli. L’Inter a bien démarré. On y va samedi. Ça va être un match intéressant. Mais il est bien trop tôt pour dresser un bilan. Après, ça donne de la confiance. On s’aperçoit que de nombreux joueurs ont retrouvé le sourire et la joie de jouer. C’est capital.

Est-ce plus facile d'entraîner en France ou en Italie ?

Ce n’est pas forcément différent. Ce qui change, c’est la couverture médiatique. Même si à Lille, il y a des supporters extraordinaires, ici, les gens vivent, dorment et mangent pour le football. Ils ont passionnés et parfois, ils peuvent être excessifs, dans un sens ou dans l’autre.

Quel regard portez-vous sur le début de saison de Lille ?

Je regarde la Ligue 1 de loin. Je n’ai pas encore les chaînes françaises à la maison. On me tient un peu au courant. J’échange quelques textos avec les dirigeants lillois. Les meilleurs moments de ma carrière, je les ai vécus à Lille. Je leur souhaite de faire la meilleure saison possible.

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Luis Attaque