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Les dérapages de Sébastien Frey

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Le gardien de la Fiorentina s'est exprimé dans la Gazzetta dello sport. Il parle d'intégration raciale et des noirs de l'équipe de France.

« Ce n'est pas au joueur de décider s'il est sélectionnable où pas, lâchait Raymond Domenech avant le match contre l’Uruguay. Pour moi [Frey] est toujours sélectionnable. » Que le sélectionneur se rassure, Sébastien Frey n’a plus besoin d’être recadré de la sorte. Avec ses déclarations à la Gazzetta dello Sport, le joueur, qui avait annoncé sa retraite internationale en juillet dernier, s’est définitivement mis hors jeu. En cause, cette réponse pour le moins troublante à une question sur l’« intégration raciale » en France, posé par le journaliste du quotidien italien. « Elle est au point mort, car en France comme en Italie, nous n’avons pas fixé de limites et de règles sûres, estime-t-il. C’est quelque chose qui aurait dû être fait il y a plusieurs années. J’ai une maison sur les hauteurs de Nice et le soir, j’ai peur de descendre en ville parce que circulent sur les routes des bandes qui font peur. Et puis, l’équipe de France : elle est désormais composée presque uniquement de Noirs. Ce sont les meilleurs, mais… »

Sébastien Frey est un marginal dans le football français. Transféré en Italie dès l’âge de 17 ans, l’international (2 sélections) a toujours vécu une relation tumultueuse avec son pays et sa sélection. Chez les espoirs comme chez les A, il n’a jamais été appelé autrement qu'en deuxième ou troisième gardien. Et il s’en est souvent plaint. « Je travaille, je progresse et on ne me regarde pas, se lamentait-il en 2003. Quand je constate que je suis derrière tout le monde, Barthez, Coupet, Ramé, Landreau, Letizi, d'autres encore, je me pose des questions. Au niveau qualité, je n'ai rien à envier à quiconque. » Il est vrai que depuis onze ans, le natif de Thonon-les-Bains est une star en Italie. Il fait partie des meilleurs portiers de Serie A, un titre qu’il dispute cette année encore à Gianluigi Buffon. Là-bas, Sébastien Frey s’est fait un nom. Plus Italien que les Italiens, le gardien de la Viola avoue son faible pour Silvio Berlusconi. « En ce moment, je ne crois pas que vous pourriez faire sans lui », glisse-t-il à la Gazzetta dello Sport.
Domenech, lui, a décidé de faire sans Frey.

Clément Zampa