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Les différences entre la France et l'Italie, son but face à l'Inter Milan, Florian Thauvin: Arthur Atta, le milieu de terrain qui monte à l'Udinese, se confie

Le milieu de terrain français Arthur Atta après son but avec l'Udinese en Serie A le 31 août 2025

Le milieu de terrain français Arthur Atta après son but avec l'Udinese en Serie A le 31 août 2025 - ISABELLA BONOTTO / AFP

Buteur héroïque de l'Udinese contre l'Inter Milan avant la trêve internationale (victoire 2-1), Arthur Atta s'est installé comme un cadre du milieu de terrain au sein du club du Frioul. L'ancien Messin s'épanouit en Italie, séduit par le travail physique et la rigueur tactique d'un championnat qui lui fait passer un cap. Avant le déplacement de son équipe à Pise, le joueur de 22 ans s'est confié à RMC Sport.

Arthur Atta, vous sortez d'un moment marquant dans votre jeune carrière avec ce but de la victoire contre l'Inter Milan: ce résultat, l'avez-vous vécu comme une surprise?

Pas totalement. De l'extérieur effectivement, les gens peuvent voir ça comme un résultat surprenant, de voir l'Inter perdre à domicile contre nous. Mais de notre côté, on se savait parfaitement préparés, on avait beaucoup travaillé sur ce match, sur notre adversaire. Le coach nous avait préparés tactiquement et les intentions étaient là. Nous n'étions finalement pas si surpris, mais évidemment très satisfaits de ce résultat.

On sent un gros travail tactique au quotidien...

C'est ce que le coach nous apporte. Il cherche à ce qu'on acquiert une rigueur tactique en fonction des adversaires qui se présentent. On travaille beaucoup sur ce point chaque jour.

L'an dernier, l'Udinese avait terminé à la 12e place du classement de Serie A. Le club est installé en Serie A sans discontinuer depuis 1995. Quel est l'objectif de cette saison? Une place européenne?

La fin de saison dernière a été très compliquée et c'est ce qui explique notre classement final. Il y a eu un tournant: à un moment, on n'était pas si loin des places européennes, on commençait à vouloir grappiller du terrain. Mais ensuite, ça n'a pas tourné comme on le souhaitait. L'idée est de repartir sur de nouvelles bases cette saison. On verra comment ça tourne.

Vous êtes arrivé en prêt l'an dernier, votre option d'achat a été levée. On vous sent bien installé dans cette équipe...

La saison dernière, il a fallu un temps d'adaptation en arrivant de Metz. C'est normal, il faut s'adapter à un nouveau championnat, une nouvelle manière de faire. J'ai aussi eu des blessures qui ont ralenti ma saison. Mais je me sens bien, le coach me met en confiance, mes coéquipiers aussi. J'ai vraiment l'envie d'aider l'équipe. Les résultats passeront toujours par le collectif.

La presse italienne a beaucoup parlé de vous après votre but contre l'Inter et votre grosse prestation: avez-vous conscience que ce match va potentiellement vous faire changer de dimension?

Ma priorité est d'aider l'équipe. C'est vrai que je me suis senti bien dans ce match mais on avait tous pour objectif d'appliquer ce qu'on avait travaillé toute la semaine, de respecter le plan du coach pour aller chercher cette victoire. On y croyait. Tant que je peux aider l'équipe, c'est le principal.

Mais ce but, c'est travaillé à l'entraînement!

On travaille beaucoup à l'entraînement mais j'ai surtout senti que c'était le geste à faire à ce moment du match. Il y avait des espaces à exploiter et on a su le faire.

Vous êtes né à Rennes, vous êtes ensuite parti au centre de formation de Metz. On entend souvent les joueurs français dire que quand ils découvrent les méthodes d'entraînement à l'étranger, c'est une révolution. Quelles sont les différences entre la France et l'Italie?

J'ai appris beaucoup de choses à Metz, j'y ai fait mes premiers pas en professionnel. Je dirais qu'en Italie, il y a une grande part accordée au physique, à la préparation physique en général. Ici, il y a toujours des séances de musculation et de renforcement en salle, en plus de l'entraînement avec le ballon.

Une chose qui peut vous aider à éloigner les blessures...

Exactement. L'idée ici est de renforcer le corps pour pouvoir enchaîner les efforts et être fort dans les duels. C'est un peu moins présent en France, où le jeu est plus ouvert. En Italie, c'est une réalité, le jeu est plus fermé, il y a moins d'espaces à exploiter. Cela suppose d'être fort physiquement pour pouvoir se créer ces espaces.

On parle aussi d'une science tactique italienne. Vous évoluez à un poste de milieu défensif avec un entraîneur allemand (Kosta Runjaic): la tactique, c'est d'autant plus important...

Bien sûr que c'est très important. Le jeu italien étant plus fermé, le travail tactique est essentiel pour essayer de déverouiller un match. Pour le match face à l'Inter Milan, un gros travail a été fait là-dessus.

En fin de saison dernière, l'OM est parti en mise au vert sous l'impulsion de Roberto De Zerbi. La mise au vert, est-ce une pratique courante pour vous?

On a une mise au vert avant chaque match. Pour nous, c'est normal. C'est vrai qu'en voyant ce qu'il se passait à l'OM, on a été un peu étonnés de voir que l'idée d'une mise au vert surprenait en France. Pour le prochain match (à Pise) par exemple, il y a une mise au vert, pareil pour les matchs à domicile. Même si ce n'est pas au point du "ritiro" marseillais.

La saison dernière, vous jouiez avec Florian Thauvin, qui a rejoint Lens cet été: diriez-vous que vous avez appris à ces côtés?

Il y a vraiment de très bon joueurs au club mais c'est vrai que rien qu'à l'entraînement, on voyait qu'il était très fort. C'est une personne très sympathique, avec un très grand talent et un sens du jeu. Il n'hésitait pas à parler, à donner des conseils à l'entraînement. Je lui souhaite le meilleur à Lens.

Après le déplacement à Pise, vous aurez un nouveau gros rendez-vous, cette fois face à l'AC Milan...

On prépare match après match. On avait beaucoup travaillé la rencontre face à l'Inter Milan et on va de nouveau bien préparer le déplacement à Pise. Comme je l'ai dit, la fin de saison dernière avait été compliquée, on sait à quel point chaque match est important. Peu importe l'adversaire.

Propos recueillis par Apolline Bouchery