Mario Balotelli cible d’un chant raciste

Depuis hier soir, un chant xénophobe des supporters de la Juve à l’encontre du joueur italien d’origine africaine fait la Une des médias en Italie. Déjà sanctionné par la Ligue italienne, le club risque gros auprès de l’UEFA.

Les quelques 300 supporters de la Vieille Dame ont entonné hier soir à Bordeaux, avant le coup d’envoi de la rencontre (2-0), un chant à l’encontre du joueur de l’Inter de Milan « Si tu sautilles, alors Balotelli va mourir ».
Immédiatement Alessio Secco, directeur sportif du club turinois et le gardien Gianluigi Buffon se sont rendus sous la tribune occupée par les ultras bianconeri pour leur demander de mettre fin à ce chant. Dans le même temps, le speaker du Stade Chaban-Delmas a lu un message en Italien, très certainement à l'initiative du délégué de l'UEFA, demandant aux supporters de stopper ce chant. Une initiative qui correspond à la première phase d’une procédure de sanction que pourrait subir le club.
Mais immédiatement après les ultras de la Juventus ont enchainé avec un nouveau chant « Un noir ne peut pas être italien », des propos clairement racistes qui faisait encore directement référence à l’attaquant de l’Inter Milan Mario Balotelli, international italien espoir d’origine ghanéenne.
Le Président de la Juve Jean-Claude Blanc, est intervenu hier soir juste après les faits en direct à la télévision italienne Sky et a assimilé cette frange de supporters de la Juve à une "gangrène". Il a ajouté que le club mettait tout en œuvre pour éradiquer le phénomène.

Le joueur est victime pour la 5e fois en six mois de cris xénophobes de la part de supporters transalpins. La dernière fois remonte à dimanche au stade Olympique de Turin lors du match Juventus – Udinese (1-0). Conséquence : 20.000 euros d’amende infligée par la Ligue italienne au club turinois. La saison dernière, toujours pour les mêmes insultes à Mario Balotelli lors de Juventus–Inter, le stade turinois avait été suspendu pour un match, sanction transformée en appel par un match à huis clos.

L’UEFA devrait examiner le cas dès qu’elle recevra le rapport de l’arbitre et des délégués, et pourrait s’appuyer sur les images télé et les témoignages relayés par les médias italiens. La Juve risque gros, d’autant que l'UEFA est réputée pour sa sévérité, ce qui n’est pas toujours le cas les Ligues nationales.
Au-delà du simple enjeu sportif, entre le 1er et le 2e de la Serie A, la rencontre Juventus - Inter Milan du samedi 5 décembre prochain, s’annonce d’ores et déjà très tendue.

La rédaction - Didier Mingot à Rome