Udinese-AC Milan"Je me suis comporté comme un frère aîné", confie l’arbitre après les cris racistes contre Maignan

Il n’a pas hésité à interrompre le match. Fabio Maresca, arbitre de la rencontre Udinese-AC Milan (2-3), a indiqué ne pas avoir réfléchi à renvoyer tous les joueurs aux vestiaires après les insultes racistes prononcées contre Mike Maignan à la 33e minute de la rencontre. Au moment d’effectuer une remise en jeu, l’international français s’est plaint de ses agissements à l’arbitre en prenant la direction des vestiaires.
"Le joueur était émotionnellement touché"
"Je me suis comporté comme un frère aîné, j'ai ressenti un regret sincère pour Maignan qui était clairement affecté sur le plan émotionnel: comme je me sentais mal à l'aise face à ces huées grossières... Le règlement est clair et je me suis limité à la suivre, comme c'est mon devoir. Le joueur était émotionnellement touché. Évidemment, j'ai mis une main sur son épaule mais il s'est adressé indépendamment au quatrième arbitre pour représenter la situation. Le quatrième arbitre m'a informé et j'ai essayé de rassurer Maignan, humainement aussi, au cas où il aurait une réaction forte: quoi qu'il arrive, je lui ai dit, viens me voir, je vais l'annoncer maintenant.
"L'annonce a été répétée par haut-parleurs et finalement il y a eu la suspension attendue du match", a-t-il ajouté. "L'arbitre peut alors demander aux équipes de quitter le terrain, ce qui n'a cependant pas eu lieu hier. Dans des cas plus graves, cela pourrait conduire à l'interruption du match par consultation de la personne chargée de l'ordre public, mais il n'était même pas nécessaire d'en arriver là."
Arrêtée plusieurs minutes, la rencontre a finalement repris et s’est conclue par la victoire milanaise. "J'ai ressenti un grave inconfort pour le joueur mais aussi pour la situation", conclut l’arbitre. "Ceux qui aiment ce sport - joueurs, arbitres, supporters - ressentent de la douleur de voir un match interrompu pour un événement aussi vulgaire par le comportement de certains. Parce qu’il ne s’agit que de certains et qu’il ne faut pas généraliser."