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Thuram réclame des sanctions

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Alors que le football français est rattrapé par les révélations de Mediapart, le champion du monde 98 est un des seuls à s’élever publiquement contre les propos prêtés à Laurent Blanc et aux membres de la DTN. Il demande même des départs s’ils venaient à être confirmés.

Sa voix s’est élevée plus haut que toutes les autres. Sans doute parce qu’en détenant le record du nombre de sélections sous le maillot bleu, Lilian Thuram est un homme sportivement respecté. Mais aussi parce que l’ancien défenseur a fait du racisme son principal combat. Alors quand l’affaire des quotas est dévoilée par Mediapart, nombreux sont ceux à attendre la première réaction du champion du monde 1998. Elle ne se fait pas attendre avec tout d’abord une sortie dans Téléfoot. Suivront ensuite une interview donnée à Mediapart et un entretien accordé à son ancien coéquipier, aujourd’hui consultant chez RTL, Bixente Lizarazu.

Alors que le monde du sport se montre plutôt complaisant à l’égard de Laurent Blanc, Thuram ne fait pas preuve de la même mansuétude. « Laurent Blanc, lui-même, a dit que si des gens avaient tenu ces propos, il fallait les exclure de la Fédération, lâche-t-il sur RTL. Je pense que Laurent Blanc aurait dû déclarer : « J’ai été trop loin, nous avons été trop loin. Ça m’a dépassé quand je me suis lu » et qu’il présente ses excuses. Le tort qu’il a eu c’est de nier. »

Thuram : « Le tort qu’il a eu c’est de nier »

Lilian Thuram s’est entretenu avec le président de la Fédération, Fernand Duchaussoy et son vice-président, Noël Le Graët. Il a obtenu l’assurance que si l’histoire s’avérait exacte, les personnes concernées seraient renvoyées. De là à faire de la démission de Laurent Blanc une affaire personnelle, l’ancien Monégasque balaye l’argument. « Soyons sérieux, je ne suis pas là pour attaquer Laurent Blanc, mais faisons les choses correctement. Je dis que ses excuses ne sont pas à la hauteur de ce qu’il s’est passé. »

Ancien membre du Haut conseil à l’intégration, Lilian Thuram a prouvé à de nombreuses reprises qu’il n’avait jamais perdu sa liberté de penser et de s’exprimer. Ça été plusieurs fois le cas quand il s’est opposé à Nicolas Sarkozy, après notamment un discours prononcé à Dakar en 2007 durant lequel le président déclarait que « l’homme africain n’était pas assez entré dans l’Histoire », ou bien quand il décide de claquer la porte du conseil fédéral en décembre dernier. Aujourd’hui, il s’en prend à l’un de ses anciens équipiers chez les Bleus devenu sélectionneur national. Pouvait-il faire autrement ?

P.Ta.