Tigana : « Surpris que ça prenne autant d'ampleur »

Placé en garde à vue puis interrogé par la police judiciaire de Marseille pour des affaires de transferts douteux, Jean Tigana s’explique en exclusivité sur RMC.

Jean, pouvez-vous nous en dire plus sur cette affaire ?
Il s’agit d’une plainte d’Al Fayed déposée en 2004 en Angleterre et en France. Le processus en Angleterre a été plus rapide. Il y a eu trois semaines de procès, j’ai gagné toutes les procédures et il m’a payé tout ce qu’il me devait. La procédure est un petit plus longue en France mais j’ai été entendu sur les mêmes choses. En ce moment, je me repose beaucoup. Je suis à la maison. Je pars en fin de semaine à l'étranger. J'ai refusé au moins 15 clubs depuis que j'ai arrêté. Actuellement je m'occupe de ma famille et je voyage car je fais beaucoup d'humanitaire.

On vous reproche notamment d’avoir perçu des commissions lors de transferts de joueurs vers Fulham…
J'ai eu une période où j'ai été agent FIFA déclaré. Quand j'étais à Fulham je n'étais plus agent. Tout a été déjà jugé (en Angleterre). C'est pour ça que je suis surpris que ça prenne autant d'ampleur. Mais de toute façon, mes avocats feront le nécessaire. J’espère juste que cette histoire va s’arrêter.

On sent que vous ne portez pas Monsieur Al-Fayed dans votre cœur depuis votre départ en 2004…
Le drame là dedans c'est que quand Mr Al Fayed a porté plainte contre moi en Angleterre il y a eu des demi-pages dans des journaux importants. C'est pour ça que j'ai perdu l'équipe de France en 2004. Quand j'ai gagné le procès il n’y a eu que deux lignes. Le juge a dit que j'étais innocent sur toutes les transactions et que j'étais transparent de partout (sic). J'ai passé trois semaines de procès pour être innocenté. J'ai perdu l'équipe de France, ça m'a couté plusieurs millions d'euros pour me défendre j'ai beaucoup d'admiration pour cet homme qui est très résistant mais moi aussi je le suis. Il y aura des suites. Vous savez que j'étais un très bon contre attaquant. Il va falloir que je réponde. Avec mes avocats on fera le nécessaire

Vous parlez de l’équipe de France. Avez-vous tiré un trait sur le poste de sélectionneur des Bleus ?
Totalement. C'est pas par rapport au poste c'est de travailler avec certaines personnes qui n'ont pas cru en moi à un moment donné. J'attends toujours les excuses de ces personnes. Je ne parle pas souvent mais quand je parle je ne les oublie pas.

La rédaction - Christophe Couvrat