RMC Sport

Toujours moins de licenciés dans le foot

Noël Le Graët

Noël Le Graët - -

Pour la cinquième année consécutive, la Fédération Française de Football enregistre une baisse de son nombre de licenciés. Mais malgré tout, la chute (-3,5%) est moins sévère que redoutée.

C’est presque une petite victoire ! Oui, le nombre de jeunes attirés par la pratique du foot continue de s’étioler, mais le recul de 3,5% est bien moins important que celui envisagé à l’été. « Certains imaginaient jusqu’à -10, -15% !, se gausse Noël Le Graët, le président de la FFF. Le cumul est négatif pour le moment, c’est vrai. Mais il faut attendre d’autres chiffres et les analyser départements par départements. » 

Passé l’an dernier sous la barre des 2 millions, le nombre de licenciés a encore perdu 70 000 unités. Avec 1 919 000 encartés, le foot reste bien sûr le sport n°1, loin devant le tennis. Mais c’est tout de même la cinquième année consécutive que le réservoir diminue. L’image détestable que les Bleus ont laissée de leur passage en Afrique du Sud a sans doute fait hésiter plus d’un parent au moment de lui faire signer sa première licence.

« Les gamins ont envie de jouer au foot »

Pourtant, aux yeux de Noël Le Graët, l’argument ne tient plus. « Il faut savoir oublier, insiste-t-il. Les joueurs ont repris, l’équipe de France rejoue. Dans nos communes, tous les gamins ont envie de jouer au foot. C’est à nous d’être accueillants. L’équipe de France n’est pas un point négatif qui pourrait empêcher un gamin de venir sur les stades. ». Laurent Blanc a sans doute permis de restaurer un peu la cote d’amour des Bleus et de leur sport. Pas (encore) assez pour inverser la tendance. 

Le président de la Ligue de Paris, Claude Verduron, n’accuse pas non plus Bleus, « même si ça a noirci le tableau, c’est vrai », susurre-t-il. Il pointe plutôt du doigt la violence, un problème particulièrement sensible dans son district. Mais il a aussi une vision plus générale et rafraichissante qui minimise l’impact de cette baisse continuelle. « C’est embêtant de perdre des licenciés, c’est vrai, mais si ces jeunes vont dans d’autres sports comme le rugby ou le hand, on est quand même gagnants. » D’autres, toujours fans de ballon rond mais dans un esprit sans doute moins contraignant, préfèrent aujourd’hui s’escrimer à cinq contre cinq sur les terrains d’Urban soccer qui poussent un peu partout en France. Et aucune licence n’y est requise.

SB (avec J.S.)