Bale, un ovni au Real Madrid

Après de longs jours d'attente, Gareth s'est officiellement engagé ce dimanche en faveur du Real Madrid pour 91 M€. En cassant sa tirelire, le club espagnol s'est offert l’un des joueurs les plus doués de la planète.

The Club can announce that it has reached agreement with Real Madrid for the transfer of Gareth Bale #THFC
— Tottenham Hotspur (@SpursOfficial) September 1, 2013

OFICIAL: Gareth Bale es nuevo jugador del Real Madrid. #halamadrid
— Real Madrid C. F. (@realmadrid) September 1, 2013

« Gareth Bale peut punir n’importe quelle équipe au monde. Il a les qualités que nous recherchons. Je suis sûr qu’il est fait pour nous. » L’éloge date de mai dernier. Il est signé Sergio Ramos. Nul doute que le capitaine du Real doit être ravi de voir aujourd’hui le Gallois de 24 ans débarquer à Madrid, où il signe pour six ans et sera présenté ce lundi (13h). Recruté en échange de 91 millions d’euros de sources espagnoles (100 M€ de sources britanniques) pour Tottenham, le meilleur joueur de la dernière Premier League devient le deuxième plus cher footballeur de l’histoire, juste derrière son néo-coéquipier Cristiano Ronaldo, dont il ne fallait pas froisser l'ego (94 M€). Un statut qui ne colle pas vraiment avec sa personnalité. Eblouissant sur le pré, Gareth Bale est un homme très discret en dehors. Et ce depuis ses débuts...

C’est à Southampton, où il partage sa chambre avec le jeune Theo Walcott, que « le chimpanzé » (surnom donné par les fans d’Arsenal à cause de ses oreilles) lance sa carrière. Dans le comté de Hampshire, au sud de l’Angleterre. Et en deuxième division. Très vite, le gaucher montre des capacités hors normes. Puissant, rapide, technique, le natif de Cardiff ne reste que deux saisons chez les Saints. A 18 ans, il rejoint Tottenham pour 14,7 millions d’euros. L’homme qui célèbre ses buts avec un cœur en hommage à sa compagne, avec laquelle il est en couple depuis l’âge de 17 ans, se contente d’apprendre lors de sa première année. Puis cet adepte de golf et de Twitter (il compte plus d’un million d’abonnés sur le réseau social) prend du galon. Avant LE match. Celui qui va le faire éclater aux yeux du monde.

Qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, les Spurs affrontent l’Inter Milan le 20 octobre 2010. Alors que les Anglais sombrent à Giuseppe Meazza, Gareth Bale décide de sauver son équipe en inscrivant un triplé, dont deux buts dans le temps additionnel. Au retour, même sanction. Ce fan de bowling délivre deux passes décisives et fait tomber le tenant du titre. A partir de ce moment, tous les plus grands clubs d’Europe s’intéressent à lui dont le Real Madrid.

Un duo explosif avec Ronaldo

A l’été 2012, Bale se voit confier les clés de Tottenham sous les ordres d’Harry Redknapp. Il profite des départs de Luka Modric au Real Madrid et de Rafael Van der Vaart à Hambourg pour s’émanciper. Fils d’un père gardien d’école et d’une mère conseillère dans l’immobilier, « GB » délaisse son n°3 pour troquer le n°11, passant de latéral gauche à milieu gauche. Une révélation. « La saison dernière, Bale nous a sauvés de nombreuses fois, rappelle son ex-coéquipier Benoit Assou-Ekotto. Il était comme notre héros. On se demandait : "Comment allons-nous gagner ce match ?". Et on donnait alors le ballon à Gareth… »

Une addiction qui a permis à Bale d’exploser l’an passé. Vingt-un buts en trente-trois matchs de Premier League, dont plusieurs chefs d’œuvres. Un total jamais atteint pour un joueur de Tottenham depuis Jürgen Klinsmann en 1994-95. Loin des problèmes de dos qui ont perturbé son adolescence, le roi du sprint (11’’4 sur 100m au collège) enchante le royaume anglais. « Dès qu’il a rejoint le club, on a vu qu’il avait du talent, a confié Ledley King, son ancien partenaire, à Sky Sports. Il m’a impressionné l’an dernier avec le nombre de buts incroyables qu’il a marqué. Il est maintenant capable de jouer au milieu, voire encore plus offensif, comme Cristiano Ronaldo. Il a besoin de prendre de la confiance pour continuer à grandir. » Réputé plongeur en Premier League, avec cinq cartons jaunes pour simulation en deux saisons, Bale devra gommer ce petit défaut à Madrid.

La tâche semble largement à la portée de celui qui a réussi à faire oublier Ryan Giggs dans le cœur du Pays de Galles. A 24 ans, Bale débarque dans une équipe où la folie des grandeurs n’a aucune limite. Son transfert répond à une envie de longue date de Florentino Perez, le président de la Maison Blanche, convaincu de pouvoir rentabiliser l’arrivée de ce tireur de coup franc hors pair, dont l’association avec CR7 promet des étincelles. Selon la presse britannique, le n°11 lui était réservé depuis le départ de Ricardo Carvalho à Monaco. Certaines contrefaçons du Real floquées à son nom ont même commencé à circuler depuis quelques jours. Un maillot peut-être appelé à devenir légendaire.

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Xavier Martel avec P.A. et F.H.