"Je n’avais pas envie d’y aller": Kakuta raconte sa signature en Iran et sa découverte de la foi catholique

Il a un temps été considéré comme un immense espoir du football français. Il a connu le Chelsea de Carlo Ancelotti, puis un drôle de parcours ponctué de choix ratés et de déceptions, de tentatives de relance et d’espoirs ravivés, sans goûter aux sommets qui lui étaient promis plus jeune. Passé par les Pays-Bas, la Chine, l’Espagne mais aussi la Ligue 1, Gaël Kakuta évolue aujourd’hui à 33 ans en Turquie, en deuxième division. Avec lucidité et sans langue de bois, l’actuel milieu offensif de Sakaryaspor (D2 turque) a accepté de revenir en longueur sur sa carrière pour RMC Sport et l’After FC. L’occasion notamment, entre deux anecdotes, de revenir sur cette improbable parenthèse en Iran.
"Ma vie bascule"
À l’été 2024, sa décision de quitter Amiens pour rejoindre l'Esteghlal FC avait largement surpris. Resté seulement quelques mois, avant de filer en Turquie début 2025, l’international congolais a toutefois été très marqué par cette expérience. Car c’est là qu’il a trouvé une nouvelle voie à travers la spiritualité. "Moi je n’avais pas envie d’aller en Iran", dit-il. "Six mois plus tôt, je fais la CAN avec le Congo, ça se passe bien, et je suis à deux doigts de signer à Besiktas. Finalement ça ne se fait pas et je retourne à Amiens où je finis la saison. Quand l’été arrive, il n’y a quasiment plus personne. On me parle de Bordeaux, mais une semaine après on parle de la chute du club… Il y a aussi des clubs turcs, mais ce n’était pas trop ça."
Le déclic? "Un message sur Instagram. Une femme se présente comme agent. Elle me propose l’Iran. Je ne veux pas y aller. Mais plus le temps passe et plus je vois qu’ils sont sérieux. Je réfléchis, et je dois aussi dire que j’ai eu un petit problème avec les impôts français (sourire). Mon frère me dit: ‘Tu as fait la Chine, tu peux aller voir en Iran comment c’est.’ Je n’ai pas envie d’y aller jusqu’à la dernière minute. Mais ma vie bascule car c’est là-bas que je trouve Jésus", témoigne-t-il.
Et de poursuivre: "J’ai même envie de faire semblant de dormir pour rater l’avion mais il y a quelque chose qui me dit d’y aller. Le Saint-Esprit me pousse. Quelques mois avant, j’ai perdu ma mère. Je suis en train de divorcer. Je suis en totale dépression. Je ne dors plus. (...) Je me dis: ‘Allez j’y vais.’ Là-bas, je me suis retrouvé tout seul, avec la Bible avec moi. Ma mère m’a toujours dit de prier. Aujourd’hui, je suis avec Jésus. Je me suis fait baptiser en rentrant. Depuis, Jésus est toute ma vie. C’est paradoxal parce que c’est un pays musulman. Mais Jésus est partout. Je me suis laissé guider, j’ai réalisé que par ego et fierté j’avais gâché des opportunités."