RMC Sport mercato

Mercato: où en est Ruslan Malinovskyi, tout proche de rejoindre l'OM ?

placeholder video
Comme expliqué par RMC Sport, l'arrivée de Ruslan Malinovskyi à l'OM est en très bonne voie. A 29 ans, le milieu ukrainien, créatif et offensif, a connu une première partie de saison frustrante du côté de l'Atalanta Bergame.

Pablo Longoria est du genre obstiné. Dites-lui "non", il patientera, sûr de lui, et reviendra un peu plus tard, avec davantage d’arguments pour vous convaincre. Après avoir échoué l’été dernier à échanger Cengiz Ünder contre Ruslan Malinovskyi, le président de l’OM est aujourd’hui bien parti pour faire signer l’international ukrainien. Comme expliqué par RMC Sport, un accord est proche d’être trouvé avec l’Atalanta autour d'un prêt avec obligation d'achat de 10 millions d'euros, hors bonus. Le dossier est en très bonne voie. Entre le départ définitif de Gerson à Flamengo, celui du flop Luis Suarez à Almeria en prêt avec option d’achat, et la blessure longue durée d’Amine Harit, recruter des éléments offensifs est devenu cet hiver une priorité pour les dirigeants marseillais pour rester sur le podium de la Ligue 1 et décrocher un ticket pour la prochaine C1.

Moins utilisé à Bergame

Le profil de Malinovskyi a toujours plu à Longoria, sans cesse à l’affût de jolis coups sur le marché des transferts. Du haut de ses 29 ans, le natif de Jytomyr, une ville à 140 kilomètres à l’ouest de Kiev, affiche un solide CV. Même s’il n’est plus un titulaire indiscutable cette saison à Bergame. Ce qui explique, sans doute, pourquoi son club, actuel 7e de Serie A, n’en fait plus un élément intransférable. Dans le 3-4-1-2 cher à Gian Piero Gasperini, il est confronté entre autres à la concurrence du Brésilien Ederson et du Croate Mario Pasalic au poste de meneur de jeu, et à des profils différents pour les deux places en attaque : le Colombien Duvan Zapata, le Nigérian Ademola Lookman, le Danois Rasmus Hojlund… Résultat : il alterne ces dernières semaines entre titularisations et passages frustrants sur le banc. Mercredi, pour la reprise du championnat, il n’a eu droit qu’à dix petites minutes sur le terrain de La Spezia (2-2).

Forcément, sa feuille de statistiques ne décolle pas : un seul but et deux passes décisives en 15 apparitions. Un rendement loin de ses standards habituels. La saison 2019-2020, sa première en Italie, s’était conclue sur un total de neuf buts et sept passes décisives en 44 matchs disputés toutes compétitions confondues. S’il a perdu de son influence à l’Atalanta, Malinovskyi reste un joueur à part. Un gaucher qui brille avant tout par sa lecture du jeu, sa faculté à se mettre rapidement face au but pour régaler ses partenaires en cassant les lignes adverses, et qui n’hésite jamais à prendre sa chance de loin. Sa qualité de frappe est redoutable. Trouver la lucarne sur un missile à 25-30 mètres ne lui fait pas peur.

Une frappe redoutable

"Dès qu’il a su marcher, il a commencé à jouer. Il fabriquait une boule avec des chaussettes et il jouait dans le couloir de notre appartement, il envoyait sa balle dans les portes. Parfois, il frappait tellement fort que le voisin croyait qu’on venait le cambrioler. Et ça ne le faisait pas trop rire", racontait, amusée, sa mère Ekaterina, auprès de Sport Foot Magazine en 2019. "A quatre ans, Ruslan m’accompagnait déjà au club. Il pouvait frapper au but pendant trois ou quatre heures sans s’arrêter. Il a aussi été ramasseur de balles. Dans sa tête, c’était foot 24 heures sur 24. Dès qu’il rentrait de l’école, il partait à l’entraînement, et après, il jouait encore. Il a même changé d’école pour avoir plus de facilités pour s’entraîner", ajoutait son frère Aleksandr auprès du journal belge.

S’il s’appuie principalement sur sa patte gauche, Malinovskyi sait aussi marquer (et faire marquer) du droit. Principalement à l’entrée de la surface ou sur coup de pied arrêté. C’est également un bon dribbleur, à l’aise dans les petits espaces et qui aime revenir dans l’axe pour être à la dernière passe. Un profil de créateur ou de second attaquant, rarement bougé dans les duels - il culmine à 1,81m - qui semble correspondre au(x) schéma(s) adopté(s) par Igor Tudor depuis le début de son aventure marseillaise. Sa propension à prendre des risques peut entraîner un certain déchet mais son jeu direct pourrait parfaitement se marier avec les plans tactiques du coach croate. A condition de bien gérer son caractère.

Un caractère affirmé

"De temps en temps, il était trop volcanique dans ses réactions. Quand je suis arrivé à Genk, les supporters reprochaient à Ruslan de ne pas assez défendre quand l’équipe n’avait pas la possession du ballon. Il se faisait siffler sur le terrain. Tu vois vite si un joueur applique tes recommandations aux entraînements. C’est une question de caractère, mais aussi d’intelligence. Et je me suis rendu compte que Ruslan était motivé pour s’améliorer", confiait l'an dernier à So Foot son ancien entraîneur à Genk, Philippe Clement, aujourd’hui sur le banc de l'AS Monaco. Malinovskyi a goûté au football belge de 2016 à 2019. Le temps de remporter le championnat national, la dernière année, sous les ordres de Clement, et de s’affirmer en parallèle comme un pilier de l’équipe ukrainienne (51 sélections, 7 buts).

Bien avant, il y a eu de longues années de formation au sein de l’exigeante académie du Shakhtar, des prêts à Sébastopol, en D2, puis au Zorya Louhansk, en D1, avant le grand saut vers la Belgique et le KRC Genk, révélateur de talents locaux (Thibaut Courtois, Kevin de Bruyne, Leandro Trossard…) ou étrangers (Kalidou Koulibaly, Sergej Milinkovic-Savic…). La destination parfaite pour crever l’écran. Comme l’a ensuite été l’Atalanta, où il s’est frotté à la Ligue des champions. Le voilà désormais à un nouveau tournant dans sa carrière. Il a besoin d'un rebond pour redevenir celui qui enchantait l’Europe il n’y a pas si longtemps avec Papu Gomez. L'OM ne demande que ça.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport