Mercato: quelles conséquences pour la fermeture du marché chinois?

Marko Arnautovic, à Shanghai le 11 juillet 2019 - STR / AFP
Bien avant tous les championnats européens, un acteur majeur de l'économie mondiale du football ferme sa fenêtre de transferts: la Chine. La date du mercredi 31 juillet représente la dernière journée du mercato estival de la Chinese Super League, la première division chinoise. En France, les recrutements s'achèvent au soir du 2 septembre, alors que l'Angleterre tire le rideau le 8 août, soit à la veille de la reprise de la Premier League.
Pour le Vieux Continent, la Chine représente une opportunité financière particulièrement intéressante. Ses équipes sont capables de sortir le chéquier pour verser des indemnités de transfert non négligeables, mais surtout pour offrir des salaires mirobolants à ses recrues. La fermeture de ce marché peut donc avoir des conséquences sur certains clubs européens qui avaient, ou ont encore, l'espoir d'y envoyer l'un de leurs joueurs.
Quels transferts ont déjà été bouclés?
Cet été, le plus gros transfert est à mettre à l'actif du Shanghai SIPG. L'attaquant autrichien Marko Arnautovic (30 ans) s'y est engagé, en provenance de West Ham, pour 25 millions d'euros. L'autre club de la ville, le Shanghai Shenhua, a déboursé 16 millions d'euros pour s'attacher les services de l'ailier égyptien Stephan El Shaarawy (26 ans) qui évoluait à l'AS Roma depuis 2016. À noter aussi l'arrivée au Jiangsu Suning du défenseur brésilien João Miranda (34 ans), en fin de contrat à l'Inter.
Pour 5 millions d'euros, Jiangsu Suning a également recruté le robuste attaquant croate Ivan Santini (30 ans), passé par le SM Caen avant d'aller à Anderlecht. Enfin, parmi les autres mouvements notables impliquant le continent européen, il y a également la signature de l'attaquant vénézuélien Salomon Rondon (29 ans) au Dalian Yifang désormais coaché par Rafael Benitez. Une opération qui rapporte plus de 18 millions à West Bromiwch Albion.
Quelles sont les dernières rumeurs?
La principale actualité de ces derniers jours concernait bien sûr Gareth Bale. Annoncé au Jiangsu Suning qui lui offrait un contrat particulièrement lucratif (22 millions d'euros net par an), l'attaquant gallois semble finalement avoir été retenu par le Real Madrid malgré le souhait de Zinedine Zidane de s'en débarrasser. La presse s'est également fait l'écho d'une possible arrivée de Radja Nainggolan (31 ans), mis au placard à l'Inter, au Dalian Yifang ou au Shanghai Shenhua.
Mais à l'approche de la fin de ce mercato estival, il est fort possible que les clubs chinois ne cassent pas leur tirelire et donc obligent des clubs européens à se débrouiller autrement pour dégraisser leur effectif. Aux dernières nouvelles, Radja Nainggolan semblait par exemple bien plus proche de Cagliari.
Un règlement restrictif
Cela s'explique par plusieurs points de règlement de la Chinese Super League ayant un effet restrictif sur les transferts intercontinentaux. Depuis plusieurs années, seulement quatre footballeurs étrangers peuvent être enregistrés dans chaque club (plus un joueur de champ originaire de Hong Kong, Macao ou Taiwan) et les entraîneurs ne peuvent en utiliser que trois en même temps lors d'un match. Or, au 30 juillet, tous les clubs du championnat disposent déjà de quatre étrangers dans leur effectif. Ils sont donc contraints de désinscrire l'un de ces joueurs s'ils souhaitent en recruter un autre, sous réserve de ne pas avoir déjà eu six étrangers sur l'ensemble de l'année.
De surcroît, une taxe en vigueur depuis 2017 a pour effet de limiter l'inflation et de développer la formation chinoise. Ainsi, tout club qui verse une indemnité de transfert de plus de 45 millions de yens (environ 37,2 millions d'euros) pour un joueur étranger doit payer le même montant auprès d'un fonds de développement de la Ligue dédié aux jeunes. Ce qui explique sans doute pourquoi le record de l'achat le plus cher, Oscar au Shanghai SIPG pour 60 millions d'euros, remonte encore à la saison 2016-2017.