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OM: McCourt dénonce le "far-west" dans le foot et réclame des réformes

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Invité par France24 pour présenter son projet numérique, le propriétaire de l'OM Franck McCourt en a profité pour pointer du doigt les Etats qui investissent massivement dans le football et demander des réformes.

"C'est la vie, les David se battent contre les Goliath tous les jours". Interviewé par France24, le propriétaire de l'OM Franck McCourt est longuement revenu sur l'arrivée d'Etats-investisseurs dans le football, tirant la sonnette d'alarme sur le manque d'équité sportive. L'investisseur américain, arrivé sur les côtes phocéennes en 2016, a également balayé les multiples rumeurs qui annoncent la mise en vente du club.

Alors que la tendance dans le football européen est au rachat des clubs par des Etats, comme récemment Newcastle par un fonds d'investissement saoudien, Franck McCourt dénonce le "far-west" dans le monde du foot: "Ce sport fait partie de la culture, de la vie quotidienne des gens. Ce sont les fans qui portent le sport. Je ne suis pas contre l'afflux d'argent dans le sport. J'ai investi beaucoup dans l'OM. Mais le sport, ce sont les fans et les athlètes. Ce n'est pas les carnets de chèques". Un propos qu'il souligne, en ajoutant qu'il s'était opposé à la Super League pour ces raisons: "C'était quelques individus qui tentaient de contrôler tout l'écosystème, oubliant que l'écosystème ce sont les athlètes et les supporters".

"Je n'échangerais jamais les fans de l'OM contre n'importe quel carnet de chèques"

Lui-même investisseur et propriétaire d'un club, il estime qu'il ne pourra jamais concurrencer ces différents "clubs-Etats", malgré sa fortune estimée à 1.05 milliard d'euros: "Moi je suis quelqu'un de très chanceux, ma famille aussi. Nous avons beaucoup travaillé pour acquérir autant de richesse, mais nous ne sommes rien comparé à un gouvernement ou un Etat. Donc c'est un défi". Un défi que le propriétaire phocéen accepte donc, mais qu'il souhaite voir évoluer: "Il doit y avoir un cadre pour que tout le monde puisse travailler de façon équitable. Il est important toutefois qu'il y ait un certain niveau de concurrence équitable parce que sans ça, ça fait sortir le plaisir du sport. Il faut que tout le monde ait une chance".

"Finalement, je n'échangerais jamais les fans de l'OM et l'énergie de ce club contre n'importe quel carnet de chèques de n'importe qui", ajoute-t-il en souriant. "C'est la vie, les David se battent contre les Goliath tous les jours de la semaine." Ayant détenu un temps de la franchise de baseball des Dodgers de Los Angeles, il se lance alors dans une comparaison entre le système sportif américain et européen: "L'Amérique est considérée comme un État très capitaliste, mais dans les ligues de sport, on essaye d'avoir une concurrence équitable, alors qu'en Europe qui est considérée comme une forme de capitalisme plus social, le football, c'est vraiment le far-west ! Des réformes sont nécessaires."

"Le club n'est pas à vendre"

L'échange se conclut finalement sur son parcours à la tête de l'Olympique de Marseille et les nombreuses rumeurs qui évoquent une potentielle vente du club. "Ce sont des rumeurs, de la pure désinformation qui circule sur les réseaux sociaux. Le club n'est pas à vendre ! Et moi je suis là", répond-il très agacé. Et il est très ambitieux concernant la suite de la saison olympienne: "J'aime l'OM. L'équipe joue très, très bien. On construit un club qui peut vraiment gagner. Notre but est d'être sur le podium à la fin de la saison pour jouer la Ligue des champions. Je crois que l'équipe a toutes ses chances pour le faire".

par Anna Carreau