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Pourquoi les clubs français n’arrivent pas à recruter

Salomon Kalou et Nolan Roux

Salomon Kalou et Nolan Roux - -

Hormis le PSG et en attendant que Monaco passe à l’action, les clubs français se montrent très discrets sur le marché des transferts. La faute à des finances très limitées et à une conjoncture pas franchement propice aux dépenses.

Vendre avant d'acheter, un cercle vicieux

Avant de passer à l’action sur le marché des transferts, les dirigeants des clubs français attendent d’abord de dégraisser leur effectif, en visant prioritairement les salaires les plus élevés. « En France, mais c’est la même chose en Europe sauf en Angleterre, il n’y a plus de liquidités au sein des clubs pour acheter un joueur avant d’en avoir vendu un, explique Frédéric Paquet, le directeur général adjoint du LOSC. Sauf que pour en vendre un, il faut un club capable de l’acheter, donc on est dans un cercle vicieux où il n’y a pas d’argent qui circule. » Laurent Schmitt, agent de joueurs, confirme cette obligation : « Les clubs essayent déjà de faire partir des joueurs avant d’en engager pour ne pas se retrouver dans des situations insolubles, avec des sureffectifs et des joueurs inutilisés qui coûtent cher. Il faut trouver le bon compromis entre les objectifs sportifs et financiers. »

Des taxes paralysantes

La bataille de la taxe à 75% sur les revenus supérieurs à un million d’euros a été perdue par les clubs de football professionnel. Selon la LFP, cette mesure coûtera environ 44 millions d’euros par an aux clubs pros. Autant d’argent qui n’est donc pas investi sur le marché des transferts, ce qui s’en ressent sur le niveau global de la Ligue 1. « L’économie du football va mal parce que l’économie du monde va mal, déclare Frédéric Paquet. On a été fortement taxé. Les gens ne mesurent pas l’impact du retrait du DIC (Droit à l’image collective), de la mesure totalement démagogique de la taxe à 75% et de la baisse des droits télé puisqu’ils vont baisser pour les deux années qui viennent. Contrairement à la croyance populaire, les clubs de football ne gagnent pas d’argent, en tout cas de façon régulière. Et le niveau général du football français a plutôt tendance à baisser parce qu’on n’a plus les moyens de pouvoir se payer 15, 16 ou 17 joueurs de haute qualité dans un effectif. »

Le PSG et Monaco bouchent les perspectives

Pour leur première saison commune en Ligue 1 dans leurs versions qatarie et russe, le PSG et Monaco ont terminé aux deux premières places. Vu leurs capacités financières, aux antipodes de celles de leurs adversaires de l’élite, ces deux clubs devraient encore faire main basse quelque temps sur les deux places directement qualificatives pour la Ligue des champions. Et donc boucher les perspectives et les rentrées d’argent des autres clubs. « Certains clubs espèrent jouer la Coupe d’Europe pour avoir des revenus supplémentaires mais l’arrivée successive de Paris et Monaco a réduit le nombre de places en Coupe d’Europe, donc ça augmente les risques, souligne Frédéric Paquet. On peut estimer que Paris et Monaco vont truster régulièrement les deux premières places, qui sont les plus rémunératrices. Pour les autres, ça devient donc quasiment impossible de se qualifier pour la Ligue des champions. Donc comment on fait ? » Là est le nœud du problème.

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La rédaction