Uruguay: "J'ai dû me taire par respect pour la sélection!" Néo-retraité, Luis Suarez flingue Marcelo Bielsa

"El Pistolero" tire à boulets rouges. À peine un mois après avoir annoncé la fin de sa carrière avec l'équipe nationale d'Uruguay, Luis Suarez (37 ans) s'en prend à son ancien sélectionneur Marcelo Bielsa dans une interview dévoilée jeudi 3 octobre par le média latino-américain DSports. L'attaquant de l'Inter Miami déplore une relation strictement "professionnelle" avec le technicien argentin, qui a pris les commandes de la Celeste en mai 2023 et qui ne lui a guère fait confiance jusqu'à sa retraite internationale. Il lui reproche aussi sa personnalité singulière.
"C'est une chose bien connue dans le football, il ne traite pas beaucoup avec les leaders ou les joueurs expérimentés parce qu'il n'aime pas ça. (...) L'équipe nationale était au-dessus de tout et je ne voulais pas être impliqué dans un conflit. Il m'a semblé préférable de me taire pour éviter les frictions. À la Copa America, il y a des choses qui m'ont touché, qui m'ont fait beaucoup de mal. Mais j'ai dû me taire par respect pour la sélection", a déclaré Luis Suarez.
"Je suis resté là, à attendre une réponse"
Lors de la Copa America, Luis Suarez n'a débuté aucune rencontre. Il a même été laissé sur le banc à deux reprises, lors de l'entrée en lice et lors du quart de finale contre le Brésil (0-0, 4-2 aux tirs au but). Il a terminé le tournoi avec un seul but, arraché dans le temps additionnel lors du match pour la troisième place remporté contre le Canada (2-2, 4-3 aux tirs au but).
Avant le début de la compétition, un échange entre les deux hommes a tout de même pu avoir lieu, selon lui. Un moment qui l'a déconcerté: "Je suis allé discuter avec lui, je me suis assis en face de lui, je lui ai parlé pendant cinq minutes, en le regardant en face, en lui disant que nous, les joueurs, nous étions avec lui, que nous allions respecter ses décisions, tout ce qui allait se passer. Il m'a regardé et m'a dit: «Merci beaucoup Luis». Je me suis levé et je suis parti. Il ne m'a rien répondu pendant les cinq minutes où je lui ai parlé, et je suis resté là, à attendre une réponse. Et je n'ai pas eu de réponse".
Bielsa accusé d'être irrespectueux et d'avoir un double discours
Dans cet entretien, le meilleur buteur de la sélection uruguayenne (69 réalisations) raconte également une anecdote sur un membre de l'effectif, Agustín Canobbio, qui aurait été traité comme un simple sparring partner à l'entraînement. L'ancienne vedette du FC Barcelone affirme aussi que Marcelo Bielsa ne prenait même pas la peine de dire bonjour à ses joueurs, ou qu'il leur avait expressément demandé de ne pas aller saluer des supporters qui attendaient les joueurs devant un hôtel à New York. "Le lendemain, l'entraîneur a expliqué que les Uruguayens jouaient pour le peuple. Nous nous sommes tous regardés pour se dire: comment pouvons-nous faire ça pour le peuple si on nous demande de ne pas le saluer?"
Autre témoignage sur le même thème: l'ambiance au centre d'entraînement national à Montevideo. "Dans le Complexe Celeste, les employés ne sont pas autorisés à entrer, à nous saluer et à manger avec nous. Ils doivent même faire attention à la porte par laquelle ils doivent entrer. Cela me brise le cœur que le Complexe soit ainsi de nos jours", regrette Luis Suarez, prenant l'exemple d'un intendant historique qui "aujourd'hui doit faire le tour du complexe pour manger car il ne peut pas passer par la cuisine".
C'est pourquoi Luis Suarez estime que d'autres retraites internationales pourraient prochainement tomber, à l'image de celle de Matias Vecino en mai dernier: "Si un joueur de 30 ans prend cette décision, c'est parce qu'il a atteint le point où il se sent négligé, où il a l'impression d'avoir été sous-estimé. Il n'est pas surprenant que les cas se multiplient. Je pense qu'il faut fixer une limite. Après, les gens vont s'en prendre aux joueurs qui ne veulent pas venir en équipe nationale".