Hand: Ça vaut quoi la Suède, l'adversaire des Bleus?

Gottfridsson, le robuste demi centre suédois - AFP
Il est loin le temps où la Suède régnait sur la planète handball, grâce à Magnus Wislander, Staffan Olson ou Stefan Lövgren. La Suède est aujourd’hui en reconstruction, suite à la contre-performance des JO de Rio –éliminer dès le premier tour- Avec 24 ans et demi de moyenne d’âge, cela en fait l’équipe la plus jeune du tournois, en compagnie du Brésil. Malgré cette jeunesse elle montre "un visage séduisant" d'après Guillaume Gille, co-sélectionneur de l'Equipe de France - les scandinaves ont achevés le premier tour à la deuxième place, derrière le Danemark. Ils ont même ténus tête aux Danois, pour finalement s’incliner (27-25).
La Biélorussie n’a pas fait le poids
Ce dimanche, les suédois rencontraient les Biélorusses, en huitième de finale. Un match durant lequel ils ont fait une seule bouchée de leur adversaire (41-22). Un succès acquit rapidement, qui a permis de faire souffler les cadres. De bonne augure, avant d’affronter les experts. Ces mêmes français qu’ils avaient battus en 2014, lors 1er tour du Mondial (30-28).
Deux gardiens en réussite
De leur propre aveu, les suédois se basent sur une grosse défense, qui peut se reposer sur les deux gardiens du club allemands de Rhein-Neckar, que sont Mikael Appelgren et Andreas Palicka. Ce dernier tourne à 43 % d’arrêts (50 sur 115 tirs subis), cela en fait le deuxième meilleur gardien de la compétition. Par ailleurs Mikael Appelgren n’a pas à rougir, avec 40 % d’arrêt. Un grand défi pour Thierry Omeyer, qui aura à cœur de monter qu’il est encore le numéro 1. A titre de comparaison Thierry Omeyer est lui à 37 %.
Mais une défense souvent sanctionnée
La défense s’articule autour du demi centre Gottfridsson et du pivot du PSG, Jesper Nielsen. Une défense rugueuse, dans la pure tradition suédoise. La clé du match pourrait donc être la discipline. La Suède étant une des équipes la plus sanctionnée du Mondial. La France devra quand elle s’appuyer comme à son habitude sur une grosse défense, car comme le fait remarquer Nikola Karabatic " Ces jeunes joueurs jouent pour la plus part en Bundesliga, ils sont confronté au meilleur a chaque match."
Gottfridsson, au four et moulin
Le demi centre Jim Gottfridsson - coéquipier de Kentin Mahé à Flensburg - est le dépositaire du jeu suédois. Redoutable finisseur, il a écœuré la défense Biélorusse, avec son 8/8 au tir et tourne à 72 % de réussite, sur la totalité de la compétition. Le demi centre n’est pas seulement un buteur, qui a la capacité de faire jouer ses coéquipiers, comme le prouvent ses 28 passes décisives.
Son physique de déménageur (1,91m, 93 kilos) lui donne aussi un rôle primordial, en défense. Le danger pourrait aussi venir de Lukas Nilsson, l’arrière gauche dont les tirs frôlent souvent avec les 100 K/h.
Des ailiers ultra efficaces
Avec un jeu basé sur une défense agressive et "comme toutes les équipes scandinaves, a cette marque de fabrique : le jeu rapide" comme le souligne Guilaume Gille. Le rôle des ailier est donc central dans le système de jeu suédois. Niclas Ekberg l’ailier droit, l’un des trois rescapés (avec Andreas Nilson et Mattias Zachrisson) de la finale olympique perdue contre la France, à Londres en 2012, est le quatrième meilleur buteur de la compétition, avec 39 buts. Son 100 % d’efficacité sur penalty sera aussi un argument de poids, surtout quand on connait les difficultés des français dans l’exercice, depuis le début de la compétition (58 % d’efficacité)
Son pendant sur l’autre aile, Jerry Tollbring, est d’une efficacité redoutable depuis le début de la compétition. En effet il n’a loupé que 2 tirs sur son aile, en attaque placée (13/15) et reste sur deux 100%. Contre l’Egypte et la Biélorussie. Le déchet devra être minime en attaque, car les suédois ont cette "capacité de transformer les ballons récupérés en buts rapides" comme l'explique Thierry Omeyer.
La France devra commencer pied au plancher, et ne pas reproduire les mêmes erreurs que lors des premières minutes du match face à l’Islande. "A la maison, tu as à cœur de vouloir bien faire, mais à certain moments, il y aura des doutes, des remises en question. Il faut être en alerte" prévient Cédric Sorhaindo, si l'Equipe de France veut pouvoir rêver d’un titre mondial à domicile, comme en 2001, face à ces mêmes suédois.