Euro 2012 : les Bleues prennent la porte

Camille Ayglon et Allison Pineau - -
Si le match s’était joué au Japon, sur un rectangle vert, les Bleues auraient un regret de moins. Les technologies mises à l’essai dans le football pour déterminer si un ballon est entré dans le but, à l’occasion de la Coupe du monde des clubs, seraient venues aider des arbitres à la vision déficiente. Et le penalty de Paule Baudouin, à deux minutes de la fin, aurait été validé par un petit signal sonore. Il ne l’a pas été, ce jeudi soir, à Belgrade. Et le tableau d’affichage n’a pas évolué au cours des 120 secondes restantes. La route des demi-finales de l'Euro, déjà très étroite en raison d’un parcours chaotique, a été définitivement barrée par la Serbie (18-17). Sans même que l’équipe de France ait besoin d’attendre le résultat d’un Norvège-Danemark devenu sans enjeu (33-35)… L’erreur est humaine, diront certains.
Le problème, c’est que les arbitres n’ont pas été les seuls à fauter. Les joueuses d’Olivier Krumbholz, vice-championnes du monde en 2011, prennent la porte après avoir montré trop de lacunes depuis dix jours. Elles ne peuvent s’en prendre qu’à elles-mêmes pour leurs trois défaites (28-27 contre le Danemark, 30-19 contre la Norvège et 18-17 contre la Serbie) en six matchs. « C’est une compétition ratée, reconnait le sélectionneur des Bleues. Il y a eu des performances trop médiocres. Il va falloir qu’on travaille beaucoup collectivement, mais il y en a un certain nombre qui doivent se remettre en cause par rapport à ce qu’elles ont fait ici. Certaines doivent savoir qu’elles sont passées au travers de l’Euro. »
« C’est de notre faute »
Principal mal des Bleues en Serbie, l’inefficacité chronique. Les deux dernières actions du match contre leurs hôtes sont de parfaits exemples. Camille Ayglon (1/6 aux tirs) puis Raphaëlle Tervel (2/4), qui tire un trait sur sa carrière internationale, ont échoué seules en contre face à la gardienne Katarina Tomasevic. Des ratés qui agacent Olivier Krumbholz. « Ça manque de méthode, de confiance, déplore-t-il. Ça devient une vraie maladie. » « C’est de notre faute, ne cache pas Cléopâtre Darleux, qui a observé le gâchis depuis sa cage. On a eu des occasions franches. » Pourtant, pendant quelques minutes, les Bleues ont donné l’impression d’être guéries. Aphones en première période (10-6), elles sont revenues avec une certaine rage après le repos (11-11 à la 38e). Ça n’a pas duré assez longtemps.