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Euro (F) : Les Bleues à pile ou face

Paule Baudoin

Paule Baudoin - -

Pour atteindre les demi-finales, l’équipe de France devra battre la Serbie, jeudi à domicile (18h10), et espérer que la Norvège, déjà qualifiée, joue le jeu face au Danemark. Rien de moins sûr, surtout après ce qu’elle a montré depuis le début de cet Euro.

Rarement l’avenir des handballeuses tricolores n’a paru aussi flou. Etrillées par la Norvège (30-19), miraculée face à la République tchèque (24-22), la France (4 points au classement) aborde la dernière journée du tour principal avec un grand point d’interrogation au-dessus des têtes. « Je ne sens pas grand-chose », confesse Olivier Krumbholz, à 24 heures d’une confrontation qui s’annonce électrique face à la Serbie. L’adversaire des Bleues disputera devant son public un match qui pourrait lui offrir un billet pour le dernier carré de l’Euro, ce qui serait une première. Et quand on sait que l’ex-république de Yougoslavie a récupéré l’organisation du tournoi après le forfait des Pays-Bas… Face à cet adversaire redoutable (« elles ont un collectif meilleur que ce qu’on attendait », dit le sélectionneur), la France avance sur un fil.

Pour Krumbholz, la recette est simple. « On doit retrouver la solidité défensive qui a fait notre force ces dernières années. » Arrivé à la tête de la sélection en 1998, le Lorrain n’en revient pas du spectacle affiché depuis le début de l’Euro. « Je n’ai plus vu une inconstance pareille depuis au moins deux ans. On passe de +4 face aux Tchèques à la mi-temps pour prendre un 9-2 dans la foulée… Je ne comprends pas comment on peut avoir des trous noirs comme ça. » Le coach diagnostique bien une moindre capacité de ses joueuses à accélérer, dans le repli et dans l’attaque, mais à ce point… « Le mal est gérable mais il est profond », finit-il par lâcher.

Baudoin : « Les Norvégiennes ne vont pas lever le pied »

Paradoxe, le traumatisme vécu contre les championnes olympiques (du monde et de tout) norvégiennes n’a pas ébranlé la bonne humeur du groupe. « On vit bien en dehors, raconte Paule Baudoin, il faut que ça se traduise sur le terrain. » L’ailière gauche concède que le déclic pourrait passer par une défense retrouvée. « Notre point fort. » L’histoire du hand français lui donne aussi quelques raisons supplémentaires d’y croire. « Ça me rappelle l’Euro 2006 en Suède, on est données pour mortes mais on accroche le bronze. »

Pour avoir évolué plusieurs saisons au Danemark (Team Esjberg), la Française ne voit pas les Norvégiennes, même qualifiées, lever le pied face à leur voisines et rivales. « Les Norvégiennes ne vont pas écorner leur belle image en bradant le match », poursuit Krumbholz. Bref, autant de cierges allumés par les Bleues et leur entraineur, avant cette ultime journée du tour principal. Bien inspiré celui qui pourra affirmer que la France disputera, le 15 à Belgrade, les demi-finales de l’Euro pour la troisième fois de son histoire.