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Euro hand : Krumbholz s’est adouci

Olivier Krumbholz

Olivier Krumbholz - -

Connu pour ses colères, le sélectionneur des Bleus a progressivement mis de l’eau dans son vin. Les bons résultats du hand féminin aidant, le Lorrain de 54 ans est convaincu par le management participatif. Aux joueuses de lui donner raison à l’Euro serbe qui débute ce mardi.

On l’a vu gueuler comme un entraineur russe. Des colères retentissantes sur le bord du terrain, comme en dehors, quand les joueuses de l’équipe de France -qu’il a pris en main en 1998- ne respectaient pas les consignes de la vie de groupe. Chambres, horaires, tenues… « Je m’énervais pour des broutilles, c’est vrai, admet-il. Aujourd’hui, je fais le tri entre les détails et ce qui peut mettre l’équipe en danger. » Raphaëlle Tervel (33 ans), qui a accepté de repartir pour un petit tour après avoir annoncé sa retraite à l’issue des Jeux de Londres, ne dit pas autre chose. « Il faisait la police pour un oui ou pour un non, on est plus libre aujourd’hui en dehors du terrain. »

Krumbholz a lâché du lest parce que les résultats le lui ont permis. Quatre finales en sept championnats du monde, dont un titre en 2003. Depuis, les Tricolores ont fait taire les doutes sur leur capacité à rester régulièrement au sommet du hand féminin mondial. En dépit d’un faux pas à l’Euro 2010, les Françaises atteignent la finale des Mondiaux en 2009 et en 2011. Aux JO, l’élimination en quart contre le Monténégro (22-23) est vécue comme une cruelle désillusion. « A l’issue des poules, tout le monde nous disait qu’on était au-dessus, se souvient l’entraineur. Après Londres, j’ai ressenti une grande lassitude. Il a fallu du temps pour me reconstruire. »

Signaté : « On n’est pas des amis, on est tous là pour gagner »

Déception à la hauteur du niveau de jeu atteint par les Bleues. Les quatre succès de rang enchainés en novembre face aux Danoises, Norvégiennes, Suédoises et Espagnoles, ont relancé l’équipe de France et leur coach. Cette capacité à repartir de l’avant a confirmé Krumbholz dans ses nouveaux choix. « Ma vision du jeu a changé, il ne suffit pas de commander les gens pour avoir un résultat, admet le technicien. Le jeu est au service des joueuses pour qu’elles s’expriment, il y a plus de débat. » Eric Baradat, son adjoint depuis 2001, en est convaincu. « Olivier est un pragmatique, il s’adapte avec les résultats, l’amélioration des joueuses a entrainé management plus participatif. »

Plus manager qu’entraineur, Krumbholz a la chance d’avoir en face de lui des joueuses qui savent pourquoi elles sont en sélection. « On n’est pas des grands amis, c’est le sport qui nous unis, conclut Mariama Signaté (27 ans), on n’est pas là pour chercher un papa, je suis une guerrière, lui un conquérant. »

Louis Chenaille (avec R.M. à Nis)