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Experts : la succession est ouverte

Claude Onesta et ses joueurs

Claude Onesta et ses joueurs - -

L’échec en quarts de finale du Mondial contre la Croatie (23-30) a sonné le glas pour plusieurs cadres de la génération dorée des Experts. L’équipe de France est à rebâtir, mais avec quel objectif ?

Le vent devait tourner un jour et c’est à Saragosse que les Experts l’ont pris de face, drapé d’un maillot à damier rouge et blanc. Face à la Croatie, grand rival des Bleus en phase finale depuis les Jeux de Pékin, la France a plié. Et dans les grandes largeurs (23-30). « Cette fois, c’est notre équipe qui a lâché », analyse Claude Onesta, qui n’hésite pas à parler d’« échec ». « Les France-Croatie, c’est toujours spécial et là on a craqué », poursuit Jérôme Fernandez. « Aujourd’hui, on n’a pas réussi à faire basculer le match de notre côté », enchaîne Thierry Omeyer, qui fait part de sa « très grosse déception ». « On a montré à l’adversaire qu’il y avait de la place », constate Michaël Guigou. Le signe qu’une page a été tournée pour cette Dream Team qui a régné sans partageentre 2008 et 2012 (JO 2008 et 2012, Mondial 2009 et 2011, Euro 2010).

Pas une surprise pour Claude Onesta. « C’était trop exceptionnel pour que ça puisse durer ». Le sélectionneur a traversé les Pyrénées avec l’expression « Mondial de transition » à l’esprit. L’accroc au dernier Euro, avec la France déjà battue par la Croatie en phase de poules (22-29) et éliminée, avait alerté. Le titre olympique acquis sur l’exceptionnelle capacité de résilience de ce groupe cuirassé n’avait été qu’un sursis. « On n’allait pas tout chambouler et envoyer une bande de gamins cinq mois plus tard au Mondial », explique Didier Dinart (36 ans), le grognard de la défense tricolore, qui raccroche.

Objectif Rio 2016 et le Mondial en France en 2017

« C’est les débuts d’un nouveau cycle entamé aux JO, estime Jérôme Fernandez (35 ans). Les frères Gille, Dinart et Karaboué, quatre joueurs d’expérience, vont nous quitter. Il va falloir les remplacer. » Dinart dit ne pas vouloir « courir après un zombie ». Fernandez se sent « capable » mais Onesta ne l’imagine pas jusqu’à Rio. Omeyer réfléchit. La nouvelle génération a été intégrée progressivement. Les Barachet, Accambray, Porte, révélation française du tournoi, s’installent aux côtés des nouveaux tauliers : Karabatic, Narcisse, Abalo, Sorhaindo, Guigou, Honrubia. Et il y a la bleusaille incarnée par Grébille ou N’Guessan. Onesta ne veut pas parler de « reconstruction » mais de « transition ». Mais à quelle échéance ? « Il faut être prêt pour Rio et pour le Mondial en France en 2017 », fixe Fernandez. « L’équipe arrivera à maturité », conclut Onesta. En attendant, il faudra accepter des « belles places d’honneur », prévient le capitaine des Experts.

Le titre de l'encadré ici

Les Bleus newlook|||

C’est un groupe composite que Claude Onesta, reconduit jusqu’au Mondial français en 2017, est en train de bâtir. Cette équipe de France, qui n’est pas sans rappeler celle du début des années 2000, quand les Costauds prenaient la succession des Barjots, apparaît comme un millefeuille générationnel. Le sélectionneur croit en son potentiel, mais prévient qu’il ne faudra pas espérer revivre la même période qu’entre 2008 et 2012. « On ne dominera pas de la même façon », avertit le sélectionneur.  
Les cadres : Karabatic, Guigou, Sorhaindo, Abalo, Honrubia,
Les aspirants : Barachet, Accambray
Les pompiers : Narcisse, Omeyer, Fernandez
Les futurs novices : N’Guessan, Grébille, K.Mahé

Louis Chenaille (avec R.M. à Saragosse)