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Handball: le HBC Nantes "prêt" pour le choc du championnat face à l'ogre parisien

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Ce dimanche après-midi (16h), dans une salle Neodif XXL de Nantes pleine avec 10.000 spectateurs chauffés à blanc, c’est un tournant du championnat de France de handball qui se joue avec la réception du PSG. Grégory Cojean, coach du HBC Nantes, dauphin de Paris, aimerait mettre fin à l’hégémonie parisienne mais rappelle que les deux équipes ne luttent pas avec les mêmes armes.

Comment appréhendez-vous ce match, sachant que ça devient l'affiche de ces dernières années du championnat ?

Grégory Cojean : Oui, c'est une des affiches majeures. On est trois équipes à se bagarrer pour le titre de champion de France. Aujourd'hui, c'est serré, mais Paris a quand même un temps d'avance. Ils sont invaincus. Ils font un parcours parfait depuis le début de saison. Malgré quelques absences, ils ont réussi à tenir le coup et à prendre les points. Ils ont deux points d'avance. Le but du jeu, c'est vraiment de pouvoir se rapprocher d’eux avant les fêtes de Noël et avant cette mi-saison. Parce que s'ils font un parcours parfait et qu'ils gagnent 15 matchs sur 15, et qu'ils prennent quatre points d'avance sur leurs deux rivaux, je pense que ça sera difficile d'aller les chercher. Même si tout est possible parce qu'on va les jouer à Paris, qu'ils vont jouer à Montpellier, et qu'ils peuvent perdre des points. Mais malgré tout, ça les mettrait dans une situation très confortable.

"Paris a un effectif de très grande qualité, un budget nettement supérieur aux autres, une masse salariale qui est la double des adversaires. Ils ont construit un centre de formation depuis des années avec également un travail solide qui est fait. Ils ont un staff avec le double de personnes que nous. Tout cet investissement, ça paye."

Avez-vous le sentiment d’être peut-être mieux armé que sur les dernières saisons ?

Je pense que l'équipe est très concentrée et dégage quelque chose de très positif, ça c'est sûr. Maintenant, on va jouer une équipe de Paris qui va quasiment se retrouver au complet, qui est en forme, qui performe en Ligue des Champions et qui est invaincu en championnat. Ils ont des joueurs qui n'avaient pas encore trouvé leurs marques et qui tournent désormais à plein régime, comme Jacob Holm ou Luc Steins, qui est revenu de blessure et qui est vraiment très en forme. Il y a également Yahia Omar, qui apporte une vraie plus-value à l'équipe de Paris cette saison. Il nous manque deux ailiers, Théo Avelange-Demouge et Noam Léopold dans les rotations et aussi Ayoub Addi qui s'est blessé au doigt contre Chambéry et qui, même s'il est aligné, ne sera pas à 100%. Je sais une chose, c'est qu'on fera tout pour gagner, que l'équipe est prête à jouer ce match, qu'ils vont tout donner sur le terrain. Et après, on verra ce qui se passera. On sait que ces matchs-là se jouent sur très peu de choses.

Comment expliquer que depuis 11 ans, cette équipe de Paris arrive toujours à s'en sortir, même s'il y a parfois des moments où vous semblez très proches ?

Ils ont un effectif de très grande qualité. Ils ont un budget nettement supérieur aux autres, une masse salariale qui est le double des adversaires. Ils ont construit un centre de formation depuis des années avec également un travail solide qui est fait. Ils ont un staff avec le double de personnes que nous. Tout cet investissement, ça paye. Et puis je pense qu'à un moment donné, les concurrents n'étaient pas prêts à les défier, ce qui est moins le cas aujourd'hui. Mais ils travaillent bien. Je pense que Raul González fait du très bon boulot depuis qu'il est arrivé à Paris. On a un meilleur niveau, on a plus d'expérience, on est capable de rivaliser. Mais sur l'ensemble d'une saison... Paris est encore là.

Vous sentez-vous plus fort à la H Arena qu'à la Neodif XXL même s’il y a 10 000 spectateurs ?

Je trouve qu'on a surtout de la chance de jouer dans des salles pleines. On a de la chance d'avoir un public qui pousse derrière nous. À nous de faire le match pour qu'ils nous suivent, qu'ils nous poussent et qu'ils nous donnent cette énergie. Je sais que si on fait un gros match, le public sera derrière nous. Franchement, on devra se concentrer plus sur le jeu que sur le reste c'est à nous d'emmener le public.

Vous avez quatre joueurs (Minne, Bos, Tournat et Briet) qui ont été appelés par le sélectionneur Guillaume Gilles pour être dans le groupe de 18 au stage de préparation du Mondial (14 janvier-2 février) qui débute dans huit jours. C'est la récompense pour ces joueurs-là d'une vraie progression où vous attendez encore plus d’eux ?

Aymeric (Minne) a passé un cap depuis un an. Il maintient son niveau de performance. Il est extrêmement régulier, très solide. Je suis très content d'ailleurs qu'il ait passé ce cap-là. C'est bien de voir évoluer des joueurs. Thibaud (Briet) a encore une vraie marge de progression mais il est déjà très solide et très important pour nous. Toutes les sélections sont méritées. Aujourd'hui, c'est un cadre de l'équipe de France. Nico Tournat n'a pas de soucis. Et pour Julien Bos, ça vient valoriser sa deuxième partie de début de championnat. Il enchaîne bien. Ça va vraiment lui mettre un coup de boost. En tout cas, je pense qu'il est très content de pouvoir participer à cette préparation. Les trois premiers sont pour moi en place. Julien, avec la concurrence sur son poste, ce n'est pas toujours simple. Mais par ses dernières performances, il mérite d'être sélectionné.

Ça peut avoir un impact sur la deuxième partie de championnat d'avoir des garçons qui vont être sollicités en janvier. Est-ce que vous avez un échange avec le sélectionneur ?

Je n'en ai pas eu encore mais je vais en avoir un, c'est sûr. Parce que ces joueurs-là sont très sollicités avec le club. Il faut vraiment qu'on arrive à communiquer et à bien les gérer pour éviter toute problématique. Je vais avoir un échange avec Guillaume, je pense dans le début de semaine prochaine.

Le titre peut finalement se jouer en équipe de France ?

Il y a tout un tas de paramètres. Il y a les matchs, le calendrier... Il y a aussi les blessures, la gestion des blessures, le temps de blessure. Tout ça, c'est déterminant. On est à notre 27e match officiel en moins de 4 mois. On avait plutôt été épargné par les blessures. Là, on a 2-3 absents. J'espère qu'on réduira au maximum le nombre de blessures. Paris a eu cette force de ne pas perdre de points dans un moment où ils ont eu des blessures. Ça fait partie du jeu aussi.

Vous sentez la pression "positive" autour de vous, avec un nombre de supporters très importants qui se disent avec tout le travail qui est fait depuis 10 ans, il faut que ce club soit récompensé par un titre aujourd'hui ?

Il faut être lucide. Paris a toujours le plus gros budget, les plus gros moyens. Ils sont plus staffés, plus forts que nous. Ils ont un effectif qui, en termes d'expérience, de sélections nationales, de titres, est supérieur au nôtre. Même si on avance, même si l'équipe prend de l'expérience et que les joueurs progressent et qu'on performe de plus en plus. En début de saison, le favori, c'est Paris. L'effectif le plus solide, le plus expérimenté, c'est Paris. Il ne faut pas se le cacher. Donc oui, on a une grosse envie, il y a un soutien populaire, il y a un gros engagement de notre part et on a tous cet objectif-là. Mais il faut aussi être juste et avoir une bonne analyse de la situation.

Pierre-Yves Leroux