K comme Karabatic

Nikola Karabatic - -
Le roi du hand français, Nikola Karabatic, aura vécu en 2012 l’année la plus mouvementée de sa carrière professionnelle. Passé des doutes d’un Euro raté à la gloire d’un nouveau sacre olympique avant de plonger dans la tourmente des paris suspects. Champion de France pour la troisième fois consécutive avec Montpellier au mois de mai, la star tricolore a ensuite mené ses coéquipiers en équipe de France à leur deuxième titre olympique consécutif en ramenant la médaille d’or des Jeux de Londres, quatre ans après celle de Pékin. De quoi revenir au sommet du hand mondial après l’immense désillusion d’un début d’année marqué par une triste 11e place lors de l’Euro disputé en Serbie. Un résultat qui avait entraîné doutes et commentaires acerbes sur l’avenir de ces Experts qui n’en semblaient alors plus. Les Jeux les ont effacés avec éclat.
Mais la suite de son année va plutôt virer au sombre. Avec, tout d’abord, une image de Karabatic que l’on ne connaissait pas, celle du destructeur hors des terrains, capable de détruire un plateau télé en compagnie de son sélectionneur Claude Onesta, à l’issue de sacre olympique, pour se venger des critiques post-Euro. Mais pour Nikola, tout va véritablement basculer le 25 septembre. France 3 Languedoc-Roussillon évoque pour la première fois l’enquête de paris suspects à la suite du match entre Cesson et Montpellier, le 12 mai dernier, perdu par le club de Karabatic, déjà assuré du titre. A la surprise générale, Nikola et son frère Luka, ainsi que leurs compagnes, font partie des principaux mis en cause. La machine médiatique s’emballe et le 30 septembre, après une défaite cinglante 38-24 sur le terrain du Paris Handball, plusieurs joueurs dont les frères Karabatic sont interpellés par la SCCJ (Service central des courses et des jeux) à la sortie des vestiaires dans une ambiance délétère.
Tout au long de sa garde à vue, Nikola assure ne jamais avoir parié sur ce match mais reconnait cependant que sa compagne l’a fait. Remis en liberté, Karabatic ne peut plus s’entraîner avec son club en raison d’un contrôle judiciaire. Son image, surtout, est très écornée. Il va la défendre dans des interviews accordées au compte-goutte. Avant de voir la cour d’appel de Montpellier décider la levée de son contrôle judiciaire. Il sera réintégré à l’effectif de Montpellier, où il a vite retrouvé ses marques, et Claude Onesta se chargera également de lui redonner un boost de confiance en le convoquant en équipe de France. Son frère Luka, plus impliqué dans l’affaire, devra quitter le club héraultais. Nul doute que Nikola, lui, cherchera à montrer qu’il a définitivement tourné la page et retrouvé son meilleur niveau sportif en réalisant de beaux championnats du monde début 2013.