Karabatic : « Ça se jouera entre les Croates et nous »

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Nicolas, comment se replonger dans une nouvelle année sportive après une médaille d’or olympique ?
Il faut commencer par se remettre en question. Il ne s’agit pas d’oublier ce qui s’est fait à Pékin mais se servir de cette dynamique pour la rééditer. J’ai eu la chance d’avoir été blessé pendant un mois avec mon club. J’ai pu décompresser un peu, mentalement et physiquement. J’ai aussi pu savourer, et relativiser aussi, ce titre de champion olympique. Maintenant, je suis frais et prêt à vivre une nouvelle grande aventure.
C’est étonnant d’entendre un joueur dire qu’il a eu de la chance d’être blessé…
Dans notre sport, les seules pauses et les seules vacances qu’on peut avoir c’est quand on est blessé. Il faut savoir gérer ça et en profiter. Moi, j’ai été blessé à l’épaule pendant un mois et demi. Au hand comme au rugby, tu ne peux pas faire une saison sans pépin physique parce que c’est un sport avec beaucoup de contact et d’engagement. Là, je me sens bien physiquement. Je suis frais. J’ai l’envie.
Quels sont les favoris du Mondial selon vous ?
J’en vois deux principaux. La Croatie, une équipe très performante qui a gagné beaucoup de titres ces dernières années et qui jouera en plus devant son public. Et puis il y a nous. On a été très forts pendant les Jeux. On a dégagé une impression de puissance qui faisait que tout le monde nous voyait dès le départ champion olympique. On a l’équipe pour gagner des titres. On en veut le plus possible. C’est plus difficile d’être favori pendant les Jeux que pour les Mondiaux.
Votre père est croate, votre mère est serbe. Un Championnat du monde en Croatie, ça doit forcément être un peu particulier pour vous…
J’ai beaucoup de famille en Serbie et en Croatie. Je suis fier de retrouver mes origines. J’aurai pas mal d’amis et de parents qui viendront me voir jouer là-bas…
C’est peut-être pour ça que c’est souvent tendu avec les Croates ?
Je ne sais pas si c’est une histoire de revanche ou le fait que je ne joue pas pour eux… C’est vrai que ça envoie toujours sur le terrain. Mais tant qu’on gagne à la fin, il n’y a pas de problème.
Ça risque d’être pareil au niveau des tribunes…
Je sais que ça va vraiment être houleux, qu’ils seront très hostiles. Mais quelque part c’est bien aussi de jouer devant un public nombreux et qui ne t’aime pas. J’espère que ça nous boostera. Aux Mondiaux en Allemagne il y a deux ans, c’était impressionnant de voir une salle de 20 000 personnes contre nous. Normalement, on aurait dû passer mais les arbitres étaient aussi contre nous ! Cela ne nous a pas tués, au contraire. On a appris de nos échecs et on est devenu champion olympique.
Le calendrier des Bleus :
17/01 France-Roumanie, 20h30
18/01 Argentine-France, 19h
19/01 France-Australie, 19h30
21/01 Slovaquie-France, 19h
22/01 France-Hongrie, 19h
Le groupe des Bleus :
Gardiens (2) : Daouda Karaboué, Thierry Omeyer
Joueurs de champs (14) : Jérôme Fernandez, Didier Dinart, Guillaume Gille, Daniel Narcisse, Guillaume Joli, Nikola Karabatic, Christophe Kempe, Franck Junillon, Luc Abalo, Cédric Sorhaindo, Michael Guigou, Xavier Barachet, Sébastein Bosquet, Sébastien Ostertag