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Karabatic : « Le hand, c’est ma vie ! »

Nikola Karabatic a tout gagné, mais il en veut encore plus

Nikola Karabatic a tout gagné, mais il en veut encore plus - -

A 26 ans, l’arrière gauche international de Montpellier a un palmarès long comme le bras. Loin d’être blasé, il débarque en Suède, avec les Bleus, à la conquête d’une quatrième couronne mondiale.

Nikola Karabatic, la France est-elle imbattable avant ces Mondiaux ?
On espère, mais rien n’est gagné d’avance. Tout le monde progresse, l’Allemagne, la Croatie, la Norvège, la Suède, l’Espagne… Ce sont de grosses équipes, l’an dernier (aux Championnats d’Europe), on a galéré sur les quatre, cinq premiers matches, on a fait des matches nuls, on a gagné d’un but…

La Suède, qui joue à domicile, vous fait-elle peur ?
C’est sûr que jouer chez soi offre un avantage au niveau du public et de l’arbitrage, mais c’est l’Espagne, notre gros concurrent.

Comment faites-vous pour trouver encore de la motivation ?
Le hand, c’est ma passion, c’est ma vie. Et maintenant que j’ai atteint mon rêve de gosse, je n’ai surtout pas envie de quitter tout ça. J’ai envie de gagner et de durer le plus longtemps possible avec l’équipe de France. Battre des records, entrer dans la légende, ça permet aussi d’apporter plus de lumière sur mon sport.

A quand remontent vos premiers souvenirs de hand ?
Ça remonte à Strasbourg, du côté de Robertsau. Mon père jouait et entraînait. Mais globalement, je faisais beaucoup de sport. J’étais bon au tennis, mais je ne voulais pas continuer. C’est vers 8-9 ans, quand nous sommes descendus à Frontignan (Hérault) et que j’ai vu les Barjots à la télé, que la vocation est née. J’ai vu ces mecs jouer au hand et j’ai voulu faire pareil qu’eux.

Vous aviez des idoles ?
A l’époque des Barjots, il y avait forcément Jackson Richardson, Eric Quintin, Frédéric Volle, Denis Lathoud. C’était vraiment une équipe de malades ! Après, mes idoles étaient le Croate Patrik Cavar (champion olympique 1996) et le Suédois Stefan Lövgren (champion du monde 1999).

Vos succès ne vous ont jamais fait tourner la tête ?
Non, je pense que ça vient d’abord de l’éducation que j’ai reçue. Puis de notre sport, le hand. Je n’oublie pas non plus d’où je viens. A 17 ans, je vivais en colocation. Je prenais le bus. J’ai connu l’internat, les trains pour aller à l’entraînement. Je n’étais pas un jeune sportif surpayé. Je n’ai donc pas connu la vie de luxe, comme peuvent la connaître d’autres sportifs dès leur plus jeune âge et qui peut avoir pour conséquence de les entraîner dans la facilité… Au hand, on sait d’où on vient.

Justement qu’avez-vous pensé de l’attitude des footballeurs en Afrique du Sud ?
C’est dur de juger quand on est sportif, mais ça m’a touché. (Il réfléchit) Des clashes entre un entraîneur et son équipe, ça arrive souvent. Mais normalement, tout cela doit rester en interne. Sans parler des mauvais comportements sur le terrain. Du coup, ça a donné une très mauvaise image de l’équipe de France.

François Giuseppi et Rodolphe Massé