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Krumbholz, le volcan s’est assagi

Olivier Krumbholz

Olivier Krumbholz - -

Grand artisan du formidable parcours des Françaises, Olivier Krumbholz a montré un visage et un mode de management beaucoup plus souples qu’à l’accoutumée durant ce Mondial brésilien. Un changement de méthode qui ne doit pas être altéré par le manque de réussite de « ses » filles en finale.

Les tempes et la légère barbe ont blanchi. Le temps qui passe diront certains, le signe de la sagesse diront d’autres. Pour Olivier Krumbholz (53 ans), la deuxième option semble être la plus appropriée. Sur le banc de l’équipe de France féminine depuis 1998 -ce qui en fait le sélectionneur tricolore en place depuis le plus longtemps tous sports confondus- le Lorrain est toujours aussi directif qu’à ses débuts durant les périodes de jeu. Pendant les temps morts, en revanche, la « bête » s’est assagie. Durant tout ce Mondial brésilien, le technicien des Bleues a accordé une plus grande liberté de décision à ses joueuses, comme lors de la demi-finale face au Danemark (28-23). « Je l’ai écouté lors des temps morts et je me suis dit : ‘waouh, c’est cool’ », lance hilare Véronique Pecqueux-Rolland, internationale entre 1993 et 2008.

« Je confirme, souligne Raphaëlle Tervel, ailière gauche des Bleus depuis 1998 et qui a donc pu constater la métamorphose. Il y a une dizaine d’années, il était beaucoup plus strict et rigide. Il y a plus de dialogue entre nous. On discute pas mal sur les stratégies d’avant-match. Bien sûr, c’est toujours lui qui décide, mais il y a un dialogue. » Un changement confirmé par le principal intéressé, dont le palmarès plaide pourtant en faveur de sa méthode (champion du monde en 2003 et deux fois vice-champion du monde en 1999 et 2009). « Peut-être que je suis plus cool, notamment pour tout ce qui est vie de tous les jours, mais je crois qu’au niveau de l’exigence du jeu, je ne suis pas si cool que ça », avoue Krumbholz.

Pecqueux-Rolland : « Une autre façon de manager »

Si l’homme à la poigne de fer s’est fait plus doux, la personnalité de son actuel groupe de joueuses n’y est peut-être pas étrangère. « Il faut évoluer aussi, confie Pecqueux-Rolland. Les joueuses sont différentes. Avec certaines, il faut rentrer dedans, d’autres plutôt prendre des pincettes. C’est toute la difficulté d’être coach. Si ça marche, tant mieux. Il a aussi emmagasiné beaucoup d’expérience et peut-être qu’il s’est aperçu qu’avec ce groupe-là, il fallait être plus cool. C’est peut-être une autre façon de manager, mais c’est tout aussi bien. » Sa quatrième finale mondiale en douze ans de « règne » en est la plus parfaite confirmation.