Le hand français reste pourtant bien le plus fort...

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Mieux vaut ne pas avoir la rancune tenace quand on est international(e) de hand… Malgré huit titres majeurs décrochés depuis 1995*, le hand ne reste visible qu’un jour tous les deux ans (pour les finales !) sur les chaines hertziennes. Comme en atteste la diffusion de cette finale mondiale 2011 sur France 3. Mais le handballeur est aussi tenace. Dix mois après le quatrième titre de champion du monde décroché par les garçons, les belles bleues sont parvenues à se hisser en finale mondiale, la quatrième en douze ans. Une régularité imbattable sur l’échiquier du sport français qui doit autant aux générations dorées qu’à une politique fédérale rondement menée.
« Quand les garçons ont été champions du monde en 1995, le président de la FFR (Jean-Pierre Lacoux, ndlr) a dit qu’il fallait investir sur les filles, raconte Daniel Costantini, ancien sélectionneur des Bleus et consultant RMC Sport. Ça s’est concrétisé en 1998 par l’arrivée d’Olivier Krumbholz. Ce type-là, bourreau de travail, a dit qu’il fallait que les filles s’entraînent pour progresser. » Une révolution payante avec une finale au Mondial en 1999 et une première qualification olympique dans l’histoire du handball féminin français. « On a un réseau de pôles espoirs, poursuit Costantini. L’Etat nous aide à investir dans ce type de formation et les clubs complètent ça avec des centres de formation. Et ça, ça n’existe pas ailleurs. Même les Allemandes qui ont plus de pratiquantes n’ont pas cette densité et ce réseau structurel. »
Des gamines devenues des machines de guerre
Le sacre mondial décroché en 2003 a amorcé le retour sur investissement débuté cinq ans plus tôt. Depuis, les Bleues n’ont eu de cesse de rester en haut de l’affiche mondiale avec une médaille de bronze à l’Euro 2006, et deux médailles d’argent au Mondial 2009 et donc 2011. Le tout basé sur une stratégie invariable héritée de l’ère Daniel Costantini (sélectionneur des Bleus de 1985 à 2001) et articulée autour d’une défense redoutable. C’est comme ça que les « gamines » argentées en Chine il y a deux ans, se sont muées en machines de guerre.
« On peut les comparer aux garçons, conclut Costantini. On n’a peut-être pas leur puissance mais il n’y a pas d’adversaires aussi forts que ceux que rencontrent les garçons. Il y a un équilibre, une envie et une sécurité qu’il n’y avait pas avant. Pour gagner une finale, il faut être serein dans sa tête et elles ont cette sérénité. » Une sérénité qui, pour cette finale, avait malheureusement été oubliée dans les vestiaires...
*4 titres de champion du monde, 1 titre olympique, 2 titre européens pour les garçons ; 1 titre mondial pour les filles