Le hand français veut changer d’ère

Malgré deux décennies d'exploits de l’équipe de France, le handball peine à rivaliser avec le foot ou le rugby en terme d'exposition. Réuni ce week-end à Monaco pour le Trophée des Champions remporté par Montpellier, le handball tricolore espère surfer sur la vague des droits TV pour enfin décoller.

L’histoire tumultueuse de Monaco se mêle aujourd’hui à celle du handball. Quel lieu plus prestigieux en effet que le Rocher pour présenter le Trophée des Champions, nouvelle vitrine du hand tricolore ? Pour la deuxième édition de la compétition organisée ce week-end, Montpellier, avec sa cohorte de stars, l’a emporté face à Chambéry (30-23). Un succès accompagné d’un brin d’esprit « bling-bling » voulu par la LNH mais qui a le mérite de faire parler.

Lassé d’une représentation limitée aux seuls exploits de ses « experts », le handball tricolore s’émancipe, boosté par le contrat de quatre ans signé avec Canal + pour assurer la diffusion et la promotion de ce sport. Figure emblématique de l’équipe de France des années 1990-2000, Jackson Richardson apprécie : « Le Trophée (retransmis aussi sur RMC ce week-end, ndlr), c’est encore un moyen pour le handball de mieux se faire connaître. L’équipe de France est dans l’actualité aujourd’hui, ce n’est pas dans 15 ans qu’il faudra le faire. »

L’exemple du rugby

Le hand revendique aujourd’hui l’âge de maturité, avec un objectif, s’inspirer du modèle ovale. « L’exemple à suivre, c’est le rugby », clame ainsi l’entraineur chambérien Philippe Gardent. « On a trouvé un bon dispositif pour le Trophée, explique Patrice Canayer, le coach de Montpellier. Le fait de jouer à Monaco ajoute un peu de prestige à tout ça. Par ailleurs, on a des compétitions variées, attractives pour le public.» Une nouvelle exposition qui rime cependant avec nouvelles obligations. « Il y a une vraie dynamique positive enclenchée, mais ça nous oblige à être très concentrés, glisse Canayer. On nous demande de fournir un beau spectacle. » Pour assurer le show dans les salles, le coach montpelliérain en appelle aux stars, de plus en plus nombreuses dans le championnat : « On a besoin de grands joueurs. Le retour de Karabatic et des gens comme Guigou ou Barachet sont très importants. » Des grands noms, des résultats, des compétitions lisibles, un diffuseur télé reconnu… La piste de décollage est dégagée pour l’envol définitif du handball français.

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Montpellier en costume de champion|||

Auraient-ils tué d’entrée toute notion de suspense pour le championnat à venir ? La large victoire de Montpellier (30-23) ce dimanche face à Chambéry lors du Trophée des Champions accrédite la thèse du cavalier seul à venir. Champions de France et vainqueurs de la Coupe de la Ligue cette année, les Héraultais ont ajouté une nouvelle ligne à leur palmarès au terme d’une partie maîtrisée de bout en bout (18-13 à la mi-temps). Dans le sillage d’un Vid Kavticnik élu meilleur joueur du Trophée, Montpellier a envoyé un signe fort à la concurrence. « L’objectif était de marquer les esprits » a ainsi révélé le montpelliérain William Accambray à l’issue du match. Même son de cloche du côté de Nikola Karabatic : « On voulait vaincre avec la manière et avec un écart ». Chez le rival savoyard de toujours, on accusait le coup. « Pour les battre il faut être très fort », reconnaissait l’international Benjamin Gille. Premier adversaire des Montpelliérains en ouverture de la D1 jeudi (20h45), Toulouse est prévenu. L’ogre a toujours faim.