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Les Bleues ont tout pour être grandes

Amélie Goudjo

Amélie Goudjo - -

Deux jours après leur exploit face à la Russie, qui était triple championne du monde en titre, les Bleues affrontent une équipe danoise en pleine renaissance pour s’offrir une place en finale, ce vendredi (20h15). Ce serait la deuxième fois consécutive qu’elles viseraient l’or mondial.

Le handball est bien à part sur l’échiquier du sport français. Alors que les footballeurs ou rugbymen aiment s’appuyer de vieux ressorts psychologiques pour se sortir de situations mal embarquées, les handballeurs font ce qu’ils disent. C’est vrai pour les garçons (quadruples champions du monde, champions olympiques, double champions d’Europe), ça le devient pour les filles. « C’est la première fois qu’on annonce, avant la compétition, qu’on veut faire une médaille d’or, ça veut dire qu’on croit en nous et qu’on a les moyens », rappelle Raphaël Tervel. Deux jours après l’exploit majuscule réalisé face à la Russie (25-23), les Bleues sont à une marche de retrouver la finale, deux ans après s’être inclinées face aux Russes en Chine.

Cette marche, justement, n’est pas la moins difficile à franchir. Face au Danemark, ce vendredi (20h15), de retour au top niveau mondial après sept ans de disette et le sacre olympique à Athènes, les Françaises devront prouver qu’elles ne souffrent pas du syndrome si français de la douche froide après l’exploit. « Au début de la compétition, personne n’avait parié un centime sur cette équipe du Danemark parce qu’elles avaient beaucoup d’absentes et de blessées, explique Tervel. Aujourd’hui, c’est la seule équipe invaincue de championnat du monde. »

Baudouin : « Tout le monde nous voit sur la première marche »

Pour s’enlever de la pression, les filles d’Olivier Krumbholz se débarrassent volontiers du costume de favorites que nombre de suiveurs veulent leur attribuer. « On n’est pas favorites. Les gens le pensent mais il ne faut pas qu’on enflamme, tempère Paule Baudoin. On doit rester sur terre et garder la tête froide. On a battu les vice-championnes d’Europe (la Suède) et les championnes du monde, tout le monde nous voit sur la première marche mais on n’y est pas encore. » Après le succès face aux Russes, les joueuses sont restées calmes. Sûres de leur très grande force, la défense, et conscientes des améliorations à apporter dans la construction des attaques.

« Battre la Russie en voyant qu’on n’a pas fait le match parfait, ça donne de l’espoir pour la suite », positive Camille Ayglon. Sereines, ces Bleues. Mais pas trop quand même. « On est conscientes de nos défauts et de nos qualités, on fait tout pour ne pas retomber dans nos travers, met en garde Nina Kanto. On n’est pas guéries. On est capables de passer du tout au tout. » Claude Onesta, sélectionneur de ces Messieurs, rassure : « Elles sont favorites mais ça ne veut dire que les choses seront jouées d’avance. Elles vont devoir assumer ce statut. Tout d’un coup, elles ont beaucoup à perdre. C’est comme ça que se construit une équipe, dans cette capacité à aborder les matchs avec plus de maitrise. » Parole d’un grand du handball.