Les Experts en reconquête

Nikola Karabatic - -
Ils commençaient à trouver le temps long… Presque 8 mois que les Experts attendaient ce début des JO de Londres. Passée à côté de ses Championnats d’Europe (11e) en janvier dernier en Serbie, l’équipe de France de handball est tombée de son piédestal, orné de deux sacres mondiaux, d’une médaille d’or olympique et d’une couronne européenne. Simple accident de parcours ou véritable passation de pouvoir ? Pour les intéressés, il ne fait aucun doute, les Bleus seront plus forts que jamais sur le parquet londonien.
« On sent que les garçons ont retrouvé l’envie. La claque qu’on a pris à l’Euro m’a réveillé et stimulé, confirme le capitaine Jérôme Fernandez. A chaque fois que l’on est sous une barre du muscu ou sur le terrain, on se dit que l’on ne veut plus que ça arrive ». Pour les hommes de Claude Onesta, l’enjeu est de taille : conserver leur titre olympique, acquis en 2008 à Pékin. Pour la première fois depuis leur triomphe en Chine, les Experts n’aborderont pas une compétition majeure dans la peau des « Invincibles ».
Karabatic : « Faire quelque chose de grand à Londres »
« On a eu une préparation différente des autres dans le sens où on s’est préparé pour guérir nos blessures, confie l’expérimenté Didier Dinart, médaillé olympique à Pékin. On s’est remobilisé, on a rectifié le tir et on arrive dans les meilleures conditions à ces Jeux ». Après une longue préparation marquée par une démonstration face à l’Espagne (31-24) et une promenade face à la Tunisie (31-24), les Experts semblent bel et bien avoir tourné la page serbe. Et pourtant, les doubles champions du monde ont bouclé leur préparation olympique par une ultime défaite face à la Hongrie (23-22). « Personne n’avait envie de rater le voyage pour Londres à quelques minutes de la fin d’un match amical. Peut-être qu’inconsciemment, nous avons levé le pied », explique le sélectionneur Claude Onesta.
Un simple avertissement… Les Experts ont repris leur marche en avant et ont juré de s’arrêter en haut de l’Olympe le 12 août prochain (date de la finale masculine). « Par superstition, je n’ose même pas penser à un 2e titre olympique. Ça serait tellement formidable, témoigne Nikola Karabatic. On a mis les 4 dernières années de côté. Là, on est aux Jeux Olympiques, on est motivé et on veut faire quelque chose de grand ici ». Comme marquer l’histoire des JO. Aucun pays n’a en effet jamais remporté le tournoi olympique masculin deux fois de suite…
Le titre de l'encadré ici
« La Grande-Bretagne en handball, ça vaut ne rien ! »|||
« La Grande-Bretagne en handball, ça vaut ne rien ! » Les mots de Claude Onesta peuvent paraitre sévères et pourtant, ils collent parfaitement à la réalité. Après avoir appris qu’elle organiserait les JO 2012, la Grande-Bretagne a pris l’engagement d’aligner des concurrents dans toutes les disciplines… y compris en handball. Les Britanniques ont donc dû sérieusement se mettre à ce sport, quitte à recruter des joueurs étrangers. Pas assez pour faire peur aux Experts, qui disputeront leur premier match dimanche face aux novices britanniques (20h30). David contre Goliath, un match piège ? Même pas… « Ce n’est pas un match piège car on sait que quoi qu’il se passe on gagnera », confie Nikola Karabatic. « C’est le 2e France-Grande-Bretagne de l’histoire, ajoute Daniel Costantini. Le premier c’était en 1986, et les Britanniques étaient des joueurs de Liverpool habillés en joueurs de foot. » Espérons que dimanche, ils ne jouent pas avec les pieds…