Leynaud, l’ange gardienne

Amandine Leynaud - -
La maîtrise de cet art est réservée à une élite. En France, ils ne sont qu’une poignée à avoir marqué les mémoires. Bruno Martini, Thierry Omeyer, chez les hommes. Valérie Nicolas, chez les femmes. Hériter de leur aura ne déplairait pas à Amandine Leynaud. La gardienne des Bleues, doublure de la championne du monde 2003 au Mondial 2007 et aux Jeux Olympiques 2008, est sur le bon chemin. A 25 ans, elle est désormais l’une des références mondiales à son poste. Au Brésil, jusqu’au 18 décembre et cette finale dont rêve les Bleues, l’Ardéchoise a l’occasion de confirmer sa réputation.
« Je ne pense pas être la meilleure gardienne du monde, réplique la gardienne de Metz depuis six ans. C’est toujours plaisant d’entendre des choses comme ça. Mais il faut garder les pieds sur terre. Si je change d’attitude un jour, j’espère qu’on me le dira. De toute manière, c’est un sport collectif. Si j’avais voulu faire un sport individuel, j’aurais fait du tennis ou autre chose. Si je peux apporter à mon équipe, c’est l’essentiel. Mais on gagne ensemble, on perd ensemble. » Déjà la voix d’une sage. Sa première sélection, Amandine Leynaud l’a fêtée à seulement 19 ans.
« Omeyer m’impressionne »
« J’ai commencé derrière Valérie (Nicolas), je pense que j’ai beaucoup appris, explique-t-elle. Aujourd’hui, mon statut est différent et il faut l’assumer. Toutes ces étapes ont été importantes pour me construire et être ce que je suis aujourd’hui. » Une leader. « J’ai forcément une très grande part de responsabilité dans les performances, reconnait-elle. J’essaye de ne pas me mettre plus la pression que ça. Plus de pression, ça ne serait pas bon. Je n’ai pas envie d’entrer sur le terrain tétanisée. » Mais sûre d’elle, à l’image de son homologue masculin, Thierry Omeyer.
« Il m’impressionne, confie Amandine Leynaud. J’adore son style de jeu. Il correspond au mien. Je le respecte énormément. On a la même base, la même école. On a appris à peu près les mêmes choses. Quand je regarde les garçons, je suis plus fan et supportrice que dans le jugement. » Et si un jour, les observateurs disaient qu’elle est une Omeyer au féminin ? « Ça m’ira » glisse-t-elle. « Titi », il est champion olympique, triple champion du monde, double champion d’Europe… ». Toucher de l’or à Sao Paulo, à huit mois des JO de Londres, les Bleues et leur gardienne ne demandent que ça.