Leynaud : « On n’a plus de limite »

L’équipe de France s’est qualifiée ce mercredi pour les demi-finales du championnat du monde après sa victoire (25-23) contre la Russie à Rio (Brésil). Auteur de 13 arrêts, Amandine Leynaud savoure ce succès et se projette déjà sur la suite.

Amandine, que ressentez-vous après cette victoire contre les triples championnes du monde en titre ?

Que du bonheur. Et de l’épuisement. Elles nous ont épuisées, mais on les a plus épuisées. D’habitude c’est l’inverse, car les Russes sont des machines de guerre, elles ne lâchent jamais l’affaire. Ça fait des années qu’elles gagnent tout. Là, c’est nous qui les éliminons.

En tout cas, on vous a senti super bien pendant cette rencontre…

Super bien parce que les filles ont fait un boulot monstrueux. Je le dis tout le temps et j’ai l’impression qu’on ne me croit pas, mais sans défense, je ne suis rien. On s’est bien rendu la pareille. 

Vous avez mis beaucoup d’intensité dans la rencontre…

Quand j’ai regardé la vidéo des Russes, je l’ai visionnée deux fois parce que j’avais l’impression que c’était en accéléré. Je me suis dit qu’il fallait vraiment courir. C’est un de nos points forts, mais allait-on tenir tout le match ? On l’a fait.

« Si j’étais la gardienne russe, je ferais des cauchemars »

Et maintenant, le tableau s’ouvre un peu plus…

Quelque part, on fait tout pour. On se fait piéger contre le Brésil (ndlr : en match de poule). Ce soir (ndlr : mercredi), on tient et on ne fait pas la même chose contre une équipe plus forte que le Brésil. Pour l’instant, l’enthousiasme et les matchs qu’on donne ne peuvent que nous faire continuer dans cette voie-là. On n’a plus de limite. On a envie de se lâcher. On joue avec de la pression, on a envie de bien faire. On sait qu’on est capable de faire les choses et parfois, ça tétanise un peu. Les filles ont vraiment progressé dans le tir. Si j’étais la gardienne russe, je ferais des cauchemars.

Pensez-vous déjà aux Jeux de Londres ?

Ça se rapproche à grands pas. On organisera un TQO (ndlr : Tournoi qualificatif olympique). C’est déjà un point positif de jouer à la maison un tournoi qualificatif. Mais si on est championnes du monde, on n’aura pas à le faire. Autant être championnes du monde.