Mondial : les Bleues dans la douleur

Siraba Dembélé, capitaine des Bleues - -
Alain Portes avait prévenu avant le coup d’envoi. « Il ne faut pas s’enflammer. On n’a pas envie d’être les dindons de la farce. » Le sélectionneur français craignait le piège de la facilité après six victoires en six matches pour les Bleues en première phase du Mondial, dans un groupe pourtant très relevé. Sur la lancée de succès contre le Monténégro (17-16), champion d’Europe en titre, et de Corée du Sud (27-22), elles n’avaient donc pas grand-chose à craindre d’un huitième de finale face au Japon.
Mais, signe qu’il reste encore du travail au nouveau sélectionneur, les Françaises sont retombées dans leurs travers habituels. Comme face à la Corée du Sud vendredi, elles réalisent une première période poussive. Imprécises en attaque, malgré une bonne défense et une Cléopâtre Darleux efficace dans les buts, les coéquipières de Siraba Dembélé prennent tout juste l’avantage à la pause. « Je sentais bien que ça allait être compliqué, confie Alain Portes à l'issue de la rencontre. Bon, il n’y avait pas de raison de paniquer parce qu’on avait encore deux ou trois gâchettes tactiques et que les Japonaises commençaient à être entamées physiquement. Mais c’est vrai que j’étais un peu contrarié qu’on ne soit pas à l’abri plus tôt. »
Leynaud en patronne
Car la France joue à se faire peur. A tel point qu’au retour des vestiaires, ce sont les Japonaises qui prennent l’avantage. Et comme face à la Corée, il faut attendre le dernier quart d’heure pour voir la demi-centre Allison Pineau (4 buts) sonner la révolte. Autre cadre de cette équipe : Amandine Leynaud. Sa prise de relais après une première période de haute tenue de Cléopâtre Darleux, a rassuré le camp tricolore. « Quand je rentre sur le terrain, j’ai un peu la rage, confie-t-elle après la rencontre. Je me suis dit : "Ce n’est pas possible ! On a l’impression de dominer mais on n’y arrive pas." Il fallait mettre un coup d’accélérateur. J’avais vraiment envie d’aider les filles à ce moment-là. Ça les a libérées en attaque. On a trouvé un peu plus de solutions. » Car la force de cette équipe de France, ce n’est pas tant ses individualités que son collectif. Onze joueuses ont trouvé les chemins du but dans ce match pour arracher la victoire finale (27-19). Avec une mention spéciale pour Nina Kanto (5 buts).
« Rien n’a été fait dans la facilité mais toujours avec des fins de match extraordinaires, constate notre consultant et ancien sélectionneur des garçons, Daniel Costantini. Quand on est bon dans le money-time, on peut vraiment avoir des espérances. Ça donne une énorme confiance en cette équipe, pour les filles elles-mêmes mais aussi pour les supporters. Simplement, si on pouvait démarrer un petit peu mieux, ce serait quand même bien pour tout le monde. » Car face à la Pologne, mercredi à Novi Sad (17h30), les Bleues devront jouer plus de quinze minutes pour espérer rivaliser. Avec en ligne de mire une possible demi-finale contre la Norvège.
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