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"On a encore nos vêtements qui sentent le feu": la sidération du président de l'US Ivry après l'incendie de sa salle

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Lundi soir, le gymnase Auguste-Delaune d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) a été ravagé par un incendie pendant l’entraînement de l’équipe professionnelle de Starligue (1re division). Le club historique de handball, l’US Ivry, est orphelin de sa salle aussi bien pour sa section professionnelle que pour son centre de formation. Une saison galère pour le club francilien. François Lequeux, le président, se confie à RMC Sport.

François Lequeux, moins de 24h après l’incendie du gymnase Auguste-Delaune, vous êtes toujours sous le choc?

On est toujours dans une sorte de sidération. L’entraînement avait démarré hier (lundi) à 17h et il y a eu ensuite de la fumée avec ce départ de feu. On a évacué la salle. Le parquet est détruit, les gradins, l’écran géant LED, la sono, tout est mort… La structure est endommagée même si elle a bien résisté car normalement, elle est prévue pour résister vingt minutes à un incendie. Il y a des dégâts matériels mais les bureaux et notre salle de musculation, situés à l’opposé, ont été préservés. La dernière rénovation datait de 1997 et un gymnase qui date de 1953, le premier extra-muros. C’est un patrimoine dans le handball français. Une prochaine rénovation devait commencer cet été. Je suis dans une situation qui pourrait se rapprocher de ce que j’ai vécu pour la cathédrale Notre-Dame de Paris même si personnellement, je ne suis pas croyant. Il y a une profonde tristesse et une sidération assez forte.

Tout s’est passé très vite?

C’est vers 17h30 à peu près que de la fumée a été aperçue. Le gardien a fait évacuer la salle. L’entraînement de l’équipe pro avait débuté vers 16h. On a trouvé une solution de repli pour ce (mardi) soir dans un des gymnases récents de la ville. On ne mesure pas encore tout à fait. J’étais encore avec le directeur du club, Pascal Léandri, il y a quelques minutes. On a encore nos vêtements qui sentent le feu et l’incendie. J’étais content de traverser Ivry en scooter tout à l’heure en me disant que j’allais peut-être laver mes affaires et perdre cette odeur qui me rappelle à tout instant ce que l’on a vécu jusqu’à 2h du matin hier (lundi).

Vous avez reçu de nombreuses marques de soutien?

J’espère qu’il y a des mains qui vont pouvoir se tendre. J’ai eu Philippe Bana (Président de la Fédération) qui nous propose de nous mettre à disposition la Maison du Handball pour pouvoir s’entraîner à certains moments. Je l’en remercie vivement. Il y a la solidarité des clubs d’Île-de-France, Pontault-Combault, Tremblay, Créteil, Massy, Stella Saint-Maur, qui nous ont proposé du soutien. On les remercie. On est en lien avec eux. Donc j’imagine qu’il y aura de la solidarité de ce côté-là.

Délocaliser à la fois les pros et les jeunes entraînera beaucoup de défis?

C’est toujours compliqué car il y a les tracés uniques, la billetterie, les hospitalités, car nos partenaires négocient de la visibilité. Si on joue ailleurs, je ne sais pas comment avoir cette visibilité. Ce sont des choses qui sont forcément complexes. La problématique des créneaux est prégnante, surtout en milieu urbain. Notre centre de formation s’entraînait aussi dans la salle des pros. On n’a pas envie de prendre la place des autres dans un gymnase et on ne voudrait pas mettre d’autres clubs ou d’autres sections sportives de la ville d’Ivry en difficulté.

Votre prochain match à domicile est prévu le 8 mars pour le derby face à Créteil, quelles sont vos possibilités?

Tout est sur la table. J’imagine que Créteil nous proposera de venir dans leur salle mais je n’y suis pas favorable car sinon ce n’est plus un match aller-retour. Il va falloir trouver. On a la chance d’avoir des lieux fantastiques comme la Maison du Hand ou si on regarde un plus loin, on a des clubs amis qui ont des capacités d’accueil.

Propos recueillis par Arnaud Valadon