Paris sportifs : faut-il mieux préparer les joueurs ?

Les joueurs de l'équipe de France de handball - -
L’affaire des paris suspects qui a jeté les handballeurs de Montpellier au cœur de la tempête depuis une semaine conduit à s’interroger sur le degré de connaissance qu’ont les joueurs professionnels de leurs droits et devoirs concernant les paris sportifs. Elément rassurant, l’ampleur de l’enquête menée depuis le mois de mai prouve que la France dispose des outils législatifs et répressifs pour ne pas être prise en défaut : la loi de 2010, qui interdit aux sportifs de parier sur leurs compétitions, et la loi de 2012, qui crée un délit de corruption sportive, constitue le cadre juridique. L’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) et le Service central des courses et jeux (Intérieur) formant le bras armé de la lutte contre les fraudeurs.
Depuis 2010, toutes les fédérations ont modifié leur règlement. « Un arsenal disciplinaire existe au sein de la LNH et de la FFHB », assure Joël Delplanque, patron fédéral du hand tricolore. « Il y a une régulation nationale », se félicitait ainsi Jean-François Vilotte, patron de l’Arjel, dimanche sur RMC.
Masseglia : « Le risque zéro n’existe pas »
Reste à savoir si les intéressés sont assez sensibilisés aux dangers du pari sportif. Depuis 2010 et l’ouverture du marché des paris en ligne, les responsables ont multiplié les campagnes de prévention. « C’est sûr qu’il faut faire attention quand on est joueur professionnel, reconnait Gary Bocaly, le footballeur de Montpellier. Dernièrement, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) nous a rappelé qu’il fallait faire attention, qu’on pouvait parier sur les matches à l’étranger, mais pas sur les matches du football français. »
Idem dans le rugby. « Depuis l'été 2011, nous tournons dans les clubs pour informer les joueurs des restrictions et des dangers en matière de paris sportifs », explique Gaël Arrandiga, directeur de Provale. Le rugby s’est associé au CNOSF pour sensibiliser les joueurs. Le Comité olympique français s’emploie depuis deux ans, avec le ministère, à sensibiliser l’ensemble des acteurs. « Tout le monde a fait passer le message, nous comme les fédérations, comme les pouvoirs publics, mais le risque zéro n’existe pas », réagit Denis Masseglia, président du CNOSF. Contre toute attente, c’est la star du hand français Nikola Karabatic qui lui a donné raison.