Pineau, la mort dans l’âme

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L’image est saisissante. Allison Pineau répond aux questions des journalistes, puis fond en larmes. « J’ai reçu beaucoup de messages de soutien, glisse la malheureuse. Ça m’a beaucoup touchée. Ce n’est pas facile à accepter, mais c’est comme ça. Je remercie toutes les filles. Elles se sont battues avec le cœur, avec la rage. C’est un beau cadeau. » On ne joue que depuis deux minutes dans la demi-finale des Bleus contre le Danemark quand la Messine retombe mal et se rompt les ligaments croisés du genou gauche.
La jeune femme est évacuée à l’hôpital à la mi-temps. C’est à distance qu’elle suit la qualification de ses copines contre les Danoises (28-23). Le lendemain, elle est de retour avec ses coéquipiers. Elle a d’ailleurs passé la journée de samedi avec elles. Et compte bien les accompagner jusqu’au bout. « Jusqu’au match, on sera proche des filles pour leur apporter le maximum de choses possibles, glisse-t-elle. Ça peut être des encouragements, ou pour redonner de la confiance. »
« Il faut relativiser »
Toujours est-il qu’il faudra désormais faire sans la meilleure joueuse du monde 2009. « C’est un peu comme si l’équipe de France perdait 20% de son potentiel, regrette Daniel Costantini, ancien entraîneur des hommes. Ça va être très préjudiciable contre la Norvège. Ce qu’elles ont fait hier vendredi tient du miracle. Elles ont trouvé des solutions qui n’avaient pas été envisagées après seulement trois minutes de jeu. Quand elle est sortie, il y a eu ce trou dans l’équipe. Il faudra installer durablement son remplacement. »
En tout cas, dans les rangs bleus, c’est pour toutes les blessées (la gardienne Armelle Attingré et Mariama Sigmaté ont également jeté l’éponge pendant la compétition ou la préparation) que les filles de Krumbholz veulent accrocher une deuxième étoile à leur maillot. « Ça nous fait mal au cœur mais on se dit que le groupe a été capable de gagner sans certaines de ses joueuses importantes », promet Amandine Laynaud. Un message que veut relayer Pineau qui conserve malgré tout son sourire : « Il faut relativiser. Je suis encore ici. C’est important de montrer un visage positif à tout le monde. »