Pourquoi Girault jette l’éponge

Olivier Girault - -
Mardi, jour de son trente-huitième anniversaire, Olivier Girault a dirigé sa dernière séance d’entraînement avec l’équipe du Paris Handball. Celui qui fut le capitaine des champions olympiques en 2008 n’a rien laissé paraître face aux joueurs, avant d’aller dans le bureau de Jean-Paul Onillon, le président du PH : « Dès les premières phrases, je lui ai dit que je ne voulais plus rester à Paris sous quelque forme que ce soit. Je ne crois plus au projet parisien, ça fait un bout de temps que ça me pèse.»
En fait, la situation lui pesait depuis l’arrivée de la nouvelle direction il y a un an. A l’époque, Olivier Girault avait monté son propre tour de table pour présenter un projet de reprise. Mais son projet n’avait pas été retenu face à celui mené notamment par Bruno Martini, ancien gardien de but champion du monde, aujourd’hui manager général. Girault était encore sous contrat jusqu’en juin 2011, et beaucoup dans le milieu du handball parlaient d’une cohabitation impossible entre les deux anciens coéquipiers.
« Une décision qui n’a rien à voir avec le sportif »
Le divorce était inéluctable. Il arrive alors que le Paris Handball pointe en position de relégable, 13e de D1 avec seulement 6 points au compteur (2 victoires et 2 nuls) après 14 journées. « Je ne vois pas d’avenir, j’ai toujours rêvé d’un grand club parisien. Et je ne l’entrevois pas aujourd’hui, explique Olivier Girault. Ca fait onze ans que je suis dans ce club, depuis trois ans en tant qu’entraîneur, et au fur et à mesure des reprises, j’ai vu l’influence du Paris Handball perdre de sa vigueur, de sa force. La seule idée que j’ai de Paris, c’est de voir le club en haut, pas en milieu de tableau ni lutter contre la relégation. Et ça, c’est trop de souffrance, je n’en veux plus. C’est une décision qui n’a rien à voir avec le sportif. Les dirigeants ont des ambitions, mais pas les moyens. Je préfère me retirer aujourd’hui, ça fera peut-être un électrochoc. »
Olivier Girault est persuadé que son club de cœur, désormais coaché par son ancien adjoint Maxime Spincer, va se maintenir, en attendant l’arrivée au poste d’entraîneur la saison prochaine d’un autre champion du monde, en 1995 et 2001, le réunionnais Patrick Cazal, actuellement entraîneur-adjoint à Dunkerque. Quand on lui demande si l’annonce du nom de son successeur si tôt dans la saison a pu précipiter sa décision, Olivier Girault lâche simplement que « Patrick est un ami, quelqu’un que j’estime énormément, c’est moi qui ai suggéré son nom il y a un an, mais après, la manière dont ça a été fait, là c’est différent, ça a été un peu n’importe quoi. »
Olivier Girault n’en dira pas plus pour l’instant, mais en a visiblement gros sur le cœur. Il veut désormais rebondir. Dans ses activités de consultant dans les médias jusqu’aux JO de Londres en 2012. Dans le handball, aussi. « Le handball parisien », précise-t-il.