RMC Sport

Tervel : « Je suis la première étonnée »

La capitaine des Bleues est le relais privilégié d'Olivier Krumbholz sur les parquets.

La capitaine des Bleues est le relais privilégié d'Olivier Krumbholz sur les parquets. - -

Opposée vendredi à l’Espagne en demi-finale, la France possède une belle occasion de se qualifier pour la finale du Championnat du monde. Capitaine de cette équipe, Raphaëlle Tervel avoue être la première surprise, surtout après un début de compétition raté.

Raphaëlle Tervel, sur quoi avez-vous axé vos deux jours de repos ?
D’abord sur la récupération, ensuite sur le travail sur l’Espagne, au niveau vidéo et tactique. Nous sommes en train de décortiquer leur jeu et de visionner de nombreuses images sur chacune des joueuses espagnoles. Ça va être un vrai combat. Ce sont aussi des guerrières. Nous savons que si nous ne sommes pas agressives également, on n’ira pas bien loin. On s’attend à un match engagé en défense et on espère sortir vainqueurs de ce combat là.

Vous êtes la seule championne du monde de 2003. Quelle différence faites-vous entre ces deux générations ?
Il y a une équipe très unie. Il n’y a plus deux groupes avec les anciennes d’un côté et les jeunes de l’autre. Chacune prend part à cette équipe, s’implique et se sent concernée.

Cela a-t-il posé problème par le passé ?
Non parce qu’il y a eu des résultats. C’était juste une autre façon de fonctionner. Mais les deux marchent. Tant mieux pour le handball français (rire).

On annonçait une compétition de transition, mais cette équipe ne va-t-elle finalement pas plus vite que prévu ?
C’est sûr que cette équipe a fait un grand pas et va plus vite que ce qui était prévu. Je suis la première étonnée. Je ne pensais pas qu’on pouvait y arriver si vite. Le coup de gueule de Siraba (Dembélé, à la mi-temps du match contre la Suède) a précipité les choses. C’est bien qu’elle se soit investie. Plus de filles le font, plus on réussit ensemble. Il ne faut pas s’appuyer sur une ou deux personnes. C’était bien que Siraba l’ouvre à ce moment là. Ça a fait réagir tout le monde.

« Loin du foot et du rugby »

Ressentez-vous le début d’un engouement en France ?
Pas du tout. Nous sommes loin de tout cela. Nous n’avons pas trop d’accès à la presse, mais on imagine qu’une demi-finale commence à faire parler. C’est dommage d’être obligé d’attendre des demi-finales ou des finales pour en parler. Maintenant, on n’y peut rien. Notre boulot est d’atteindre les demi-finales pour qu’on puisse parler le plus souvent de nous.

Mais cela ne vous embête-t-il pas que le hand soit un des sports les plus prolifiques en terme de médailles et de titres et qu’on en parle si peu ?
Si, bien sûr. Au niveau palmarès, que ce soit les filles ou les garçons, c’est le handball qui a les plus beaux résultats. Mais en terme de médiatisation, nous sommes encore loin du football ou du rugby. C’est un peu rageant.

D’ailleurs France Télévisions ne diffusera la finale qu’en cas de qualification de la France…
C’est la même chose qu’il y a dix ans. Il avait fallu attendre que la France soit en finale des Championnats du monde pour avoir un match sur France Télévisions. Dix ans plus tard, on en est là. C’est dommage.

Entre vous, évoquez-vous ce titre de championne du monde ?
(Rire) Non. On ne parle que de l’Espagne. Ça fait deux jours qu’on ne parle que de ça. Pour le moment, l’objectif c’est l’Espagne. Point barre.

Pierrick Taisne