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Un héritage difficile à porter

Trois matchs, trois victoires. L’équipe de France a réalisé un sans faute depuis le début des Championnats du Monde. De nombreux détails restent pourtant à régler, comme l’intégration des six joueurs qui n’étaient pas à Pékin.

« Cette médaille d’or est un fardeau pour certains. J’en suis sûr. » Claude Onesta l’avoue sans concession : le titre olympique paralyse certains nouveaux du groupe France. Pour le sélectionneur l’exemple le plus flagrant est celui de Guillaume Joli : « Il joue des matchs difficiles avec Chambéry en Ligue des champions, mais il ne faut pas qu’il croit que la finalité c’était de partir avec nous en Croatie. On va le mettre devant ses responsabilités. »
Difficile dans ces conditions de trouver un juste équilibre entre les « Experts » de Pékin, et ceux qui, comme Xavier Barachet, « regardaient et rêvaient devant la TV au mois d’août dernier ». Les nouveaux venus se cherchent encore et essaient tant bien que mal de se faire une place aux côtés des champions olympiques qui se connaissent pour certains depuis quasiment dix ans. Impressionnés, oui. Timides, peut-être. « Quand on arrive dans ce groupe, on n’a pas envie de faire tache et on se doit d’élever notre rendement », signale Franck Junillon, qui n’avait plus disputé de compétition internationale avec les Bleus depuis 2005.

Pas de scission

Sur le terrain, les anciens ont donc le pouvoir de dire et de dicter la façon de jouer à ceux qui arrivent dans l’équipe. « C’est vrai que dans le jeu, les cartes ont été redistribuées depuis quatre ans », note un Franck Junillon lucide. Didier Dinart donne de la voix en défense, Nikola Karabatic est le patron de l’attaque. « Je vois mal Xavier (Barachet) prendre la parole. Même moi, j’écoute beaucoup » rigole Luc Abalo, bien que champion olympique à Pékin.Si sur le terrain, les derniers arrivés se mettent la pression, l’ambiance dans le groupe ne s’en ressent pas. Au contraire, les Fernandez, Gille, Karabatic et autre font tout pour que personne ne reste sur le bas côté de l’aventure croate. Il n’y a pas les anciens à droite et les nouveaux à gauche, l’intégration s’est très bien passée comme en témoigne à Bercy le bizutage de la semaine dernière de Guillaume Joli, rasé de façon curieuse par Didier Dinart pour la sortie parisienne. L’or en Chine, pour ceux qui ne l’ont pas connu, est lourd à porter mais les champions olympiques font tout pour que cette équipe soit la plus complète possible malgré les absences de certains cadres présents à Pékin.

La rédaction - François Giuseppi