RMC Sport

Amodio, dans l’ombre de Joubert

Florent Amodio a un destin hors du commun

Florent Amodio a un destin hors du commun - -

Le jeune champion de France au destin incroyable vivra ses premiers Jeux avec l’envie de bien figurer.

Si Brian Joubert est en pleine lumière, Florent Amodio vit patiemment dans son ombre. Le jeune patineur français (19 ans) attend son heure. Il aura d’ailleurs l’occasion de se montrer ce mardi, lors de l’épreuve du programme court. Sans excès non plus. Amodio aime prendre du recul sur les événements, quand bien même il s’agit des Jeux Olympiques. « Je profite à fond de mon sport et de ce que je vis à côté, souligne le Cristolien. Je ne me prends pas la tête. Je vis ce que j’ai à vivre. J’en profite. Je bosse dur pour aller le plus loin possible. »

Son histoire particulière explique sans doute son détachement. Né au Brésil, Florent Amodio a été adopté quelques semaines après sa naissance par un couple français. « Ma vie aurait pu être 6000 fois autre chose. Je me rends compte de cette chance. J’ai bossé pour, mais la vie m’apporte beaucoup de bonheur. Et j’essaie de le faire partager sur glace », témoigne celui qui pratique le patinage depuis l’âge de 3 ans.

Patineur bling-bling

Florent Amodio sait sans doute trop bien aussi qu’en sport tout peut aller très vite. Jeune, il a bien failli faire une croix sur le patinage, touché par une blessure au genou qui l’a éloigné de longs mois des patinoires. L’épreuve a scellé un caractère de battant, chez ce timide, qui aime se décrire comme « perfectionniste ». Sa mère abonde dans ce sens : « Florent est secret. Je vais le faire rougir. Mais il est modeste ».

Sa progression est pour le moment intéressante. Il s’est placé comme le numéro 2 français derrière l’incontournable Joubert. Après un titre de vice-champion de France en 2008, Florent Amodio a conquis la première place en 2009, pour sa première année en senior, quand Brian Joubert n’était pas là. Pour ces Jeux, l’homme aux petits pieds - il chausse du 38 ! – souhaite d’ailleurs beaucoup de réussite à son partenaire français : « On s’entend bien. Je lui souhaite le meilleur pour ces Jeux. Ça va être dur, mais il a de belles cartes en main, mais j’espère qu’il saura les abattre ».

Florent Amodio n’en est pas encore à rêver de titre. Cette première olympique sera son apprentissage. « Ces JO sont l’aboutissement de seize ans de travail. On se dit que ça va permettre d’aller au-delà », insiste son entraîneur, Bernard Glesser. Celui qu’on surnomme le « patineur bling-bling » pour son goût pour le hip-hop tentera de bien figurer. Et pourquoi pas d’ici quelques années venir en pleine lumière.

La rédaction