Annecy 2018 en ordre de marche

La délégation francaise (Pelen, Rigaut, Masseglia, Vidal) au siège du CIO - -
Après presque un mois de chaos, la candidature française s’est remise d’aplomb. Il est bien trop tôt pour dire si Annecy 2018 parviendra à refaire son handicap sur Munich et Pyeongchang d’ici le 6 juillet et le vote du CIO à Durban, mais le dossier savoyard s’est remis sur les rails, lundi à Annecy et à Lausanne. De part et d’autre de la frontière, la journée de lundi a tourné la page de l’immédiat après-Grospiron, période d’incertitudes, de lutte de pouvoir et de rumeurs, née de la démission le 12 décembre du champion olympique 1992 de ski sur bosses du poste de directeur-général de la candidature.
Dans la matinée, l’éclaircie est venue d’abord de Suisse, où sous un ciel pourtant menaçant, une délégation de sportifs et d’élus ont livré le dossier de candidature vers 11h30 au Château de Vidy, siège du CIO à Lausanne. Deux heures plus tôt, une fourgonnette sous escorte policière remettait en toute discrétion aux services chargés des candidatures la centaine de dossiers, et surtout les documents originaux (diverses garanties de l’Etat, des hôteliers…). Denis Masseglia et les sportifs, et Jean-Luc Rigaut, maire d’Annecy pouvaient sereinement poser pour la photo officielle sous le feu des flashes. « On est prêt pour la dernière ligne droite, assurait un Rigaut, soulagé. On va maintenant porter notre projet à l’international, et je ferai ce qu’on me demandera de faire. On a un super produit que j’irai défendre. »
Masseglia et Queyranne rentrent dans le rang
Alors que la délégation tricolore reprenait l’A41 en sens inverse, Annecy s’apprêtait à effectuer les ultimes réglages pour ne parler que d’une voix. Dès 14 heures, une réunion de l’état-major historique de la candidature, comprenant outre MM. Masseglia et Rigaut, Christian Monteil (président du conseil général), Jean-Jack Queyranne (président de la région Rhône-Alpes) et Sophie Dion (conseillère aux Sports auprès de l’Elysée) avait pour but de mettre un terme à la cacophonie née de la proposition vendredi par Monteil de confier la présidence à l’homme d’affaires Charles Beigbeder, faisant rentrer Masseglia et Queyranne dans le rang.
Le fondateur de Poweo s’est ensuite présenté aux cinq membres, avant qu’un vote n’entérine le candidat de Chantal Jouanno et de l’Elysée. Sans surprise, Beigbeder a ouvert le bal des questions en conférence de presse, annonçant que Jean-Pierre Vidal et la Suédois Pernilla Wyberg seraient à ses côtés pour diffuser le projet français. Le préfet Pierre Mirabaud ayant été déjà nommé pour succéder à Grospiron à la direction-générale, l’organigramme d’Annecy est enfin au complet. Tout ceci alors que les Coréens de Pyeongchang et leurs 120 M€ déposaient à leur tour leur dossier à Lausanne, 24 heures avant les Allemands de Munich (35 M€). Candidature désargentée, Annecy (20 M€) est en ordre de marche, mais le trio Beigbeder-Vidal-Wyberg a du pain sur la planche.