Annecy a six mois pour redresser la barre

Annecy 2018 - -
«Annecy va dans le mur », affirme Guy Drut. « Nous allons à notre perte », confirme Jean-Claude Killy. Deux hommes, deux « coups de gueule » et un seul constat : six mois avant la désignation de la ville organisatrice des JO 2018, la candidature d’Annecy bat de l’aile. Suffisamment pour abandonner tout rêve olympique ? « Pas question de lâcher cette candidature, réfute Guy Drut. Avec Jean-Claude, nous sommes là pour promouvoir le dossier mais alerter aussi quand il le faut. »
Déjà tancée par le comité international olympique, qui lui reprochait en juin dernier de laisser trop d’espaces entre ses différents sites de compétitions, Annecy est en retard sur ses concurrentes, Munich et Pyeongchang. Et ce, malgré l’augmentation de budget (de 18 à 22 millions d’euros) annoncée par le président du conseil général de Haute-Savoie et du conseil de surveillance d’Annecy 2018, Christian Monteil. « Il est deux voire trois fois inférieur à celui des Allemands et des Coréens, poursuit l’ancien champion olympique du 110 m haies et membre du CIO. Nous ne sommes pas les mieux placés. »
Une situation dommageable, alors que tous reconnaissent la qualité du projet savoyard. Chantal Jouanno la première. « On a probablement le meilleur dossier technique, souligne la nouvelle Ministre des Sports. S’il manque de l’argent, l’Etat peut aider. Mais le tout n’est pas d’avoir un bon dossier. Il faut que tout le monde le sache. En France, on ne sait pas faire de lobbying. » La communication, principal talon d’Achille d’Annecy 2018. Problématique quand on ambitionne d’accueillir des Olympiades.
« On ne sait pas faire de lobbying »
« On va s'attacher à mettre en place une communication internationale de qualité, annonce le président du CNOSF Dennis Masseglia. On a un simple problème de cohérence dans la stratégie internationale. » Et dans la stratégie interne. Tout comme Guy Drut et Jean-Claude Killy, Edgar Grospiron est monté au créneau. Le champion olympique de ski de bosses des JO d’Albertville, aujourd’hui directeur général et principale figure de proue du dossier, réclame du renfort. « Les pôles de décision sont peut-être trop disséminés, reconnaît Guy Drut. Et Edgar n'a peut-être pas la mainmise sur le total des décisions. »
Revoir sa « com’ » et son approche, voilà le chantier qui attend le comité d’organisation d’Annecy 2018 pour les mois à venir. Mais juillet, c’est bientôt. « Il reste un ou deux tours de piste à faire, avance avec optimisme Guy Drut. Là, on est en queue de peloton. A défaut de gagner, qu'on se donne les moyens, au moins, de bien figurer. »