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Annecy se prend à y croire

Un vent d'optimisme souffle sur Annecy 2018 après la visite du CIO

Un vent d'optimisme souffle sur Annecy 2018 après la visite du CIO - -

Alors que la visite de la commission d’évaluation du CIO touche à sa fin, Annecy 2018 parait avoir réussi son grand oral. Un vent d’optimisme souffle sur la candidature française.

On savait le dossier d’Annecy 2018 solide. On ignorait par contre si les soubresauts de ces derniers mois, avec le changement de leadership interne, allaient faire dérailler une candidature désargentée, et longtemps donnée à la traine par rapport à Munich (Allemagne) et surtout Pyeongchang (Corée du Sud). Le premier bilan de la visite des 11 experts du CIO, entamée mardi et qui s’achève dimanche, semble montrer qu’Annecy a récupéré le vent de dos.
Pour un projet souvent jugé confidentiel, limité aux frontières de la Haute-Savoie, la présence en force des politiques a été un bol d’air venu de Paris. François Fillon, mardi, Nicolas Sarkozy vendredi, six ministres présents tout au long de cette mini-semaine olympique, ont démontré que l’Etat français garantissait la candidature savoyarde. Les Coréens ne sont plus les seuls à faire des JO 2018 une cause nationale.
L’implication des sportifs a également pu être appréciée par la commission emmenée par la Suédoise Gunilla Lindberg. A commencer par le tandem des vice-présidents d’Annecy 2018, Pernilla Wiberg-Jean-Pierre Vidal. La Suédoise a vanté cette « France où elle se sentait chez elle », le champion olympique 2002 a annoncé des Jeux écologiques, allant jusqu’à promettre aux anti-JO que les canons à neige seraient démontés sur le site de Semnoz (snowboard, freestyle). A chaque étape, un athlète de renom a fait les présentations : Gwendal Peizerat à Annecy-le-Vieux (patinoire), Sylvie Becaert au Grand-Bornand (biathlon), Perrine Pelen au Village olympique… A chaque fois, un expert technique passait derrière pour ficeler la présentation. C’est ainsi qu’on apprenait par le président de la très puissante Fédération internationale de ski (FIS), Gian Franco Casper, que « ça se passe bien à Annecy ».

La stratégie de l’ascenseur de Killy

Faiseur de candidatures française, Jean-Claude Killy, pourtant économe en geste et parole, s’est livré comme rarement dans la promotion d’Annecy 2018. Véritable fil rouge de la candidature tout au long de la semaine, l’un des deux Français du CIO (avec Guy Drut), s’est érigé en ambassadeur de luxe. Mais c’est surtout maintenant, quand il faudra « vendre le produit (dixi Charles Beigbeder, patron d’Annecy 2018) », que le triple champion olympique va pouvoir peser, à l’image de ce qu’il fit le 15 octobre 1986, veille du vote à Lausanne pour l'attribution des JO de 1992. « Je suis resté devant l'ascenseur de 17h à 2h15 du matin, raconte-t-il, et j'ai salué tous les officiels qui passaient, repassaient ... Une poignée de main, une autre ... Il fallait qu'ils aient, juste avant d'aller dormir, mon visage dans leurs yeux pour qu'ils se souviennent de moi. » Le lendemain, Albertville l’emportait face à Lillehammer, Sofia, Falun et Cortina d'Ampezzo. Annecy n’en n’est pas encore là, il reste cinq mois avant le vote des 110 membres du CIO, mais après cette semaine, s’en est un peu rapproché. Place à Pyeongchang maintenant qui reçoit le CIO, à partir du 16 février.

Louis Chenaille (avec E.J. à Annecy)