Argent content pour les Bleues

Malgré les six fautes de la skieuse de Villars-de-Lans, les Bleues ont conquis l'argent du relais. - -
Les biathlètes françaises ont conclu leur très belle semaine canadienne par une médaille d’argent, en relais, au léger goût de plomb. Dix tirs expédiés hors de la cible, c’était trois ou quatre de trop pour croquer un or qui leur tendait pourtant les bras. Car sur les skis, la bande des quatre a fait plus que rivaliser avec les championnes olympiques. Mais le quatuor russe a égaré moitié moins de balles sur les pas de tirs de Whistler.
Tout avait pourtant commencé comme dans un rêve. Avec deux, puis une, fautes chacune, la benjamine Marie-Laure Brunet (21 ans) et de la doyenne Sylvie Becaert (34 ans) avaient lancé Marie Dorin sur les rails du succès. Mais arrivée en tête au tir couché, la médaillée de bronze du sprint a vécu un véritable cauchemar : cinq fautes, qui la contraignaient à piocher trois nouvelles balles, avant de parcourir deux tours de pénalité, la rejetant à plus d’une minute de la tête. Heureusement, les jambes étaient encore au rendez-vous malgré l’accumulation des efforts.
A la rage, la skieuse de Villard-de-Lans comblait la moitié de son retard, malgré une ultime erreur, avant de passer le relais à Sandrine Bailly en troisième position. A charge pour la leader de l’équipe de conserver cette place pour finir sa carrière olympique sur un ultime podium. Elle fera mieux en avalant l’Allemagne Andrea Henkel dans les deux derniers kilomètres pour arracher l’argent.
« C’est mieux que les films américains. Pour le coup, c’est vraiment une happy-end ! », pouvait exulter une Marie Dorin soulagée. « A mi-course, c’était vraiment mal barré. Ça me fait vraiment plaisir de pouvoir décrocher une médaille collective. » Le biathlon français s’offre un sixième podium, ce qui faisait provisoirement le pourvoyeur de deux tiers des médailles françaises à Vancouver... « Mais il n’y a pas de biathlon-dépendance, jure Brunet, en argent après le bronze de la poursuite. C’est juste que, cette année, cela nous a bien réussi. » Et ce n’est peut-être pas fini, puisque leurs collègues masculins doivent encore se passer le relais vendredi.