Aubert : « Je ne rêve plus de la médaille, je vais la chercher »

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Sandrine Aubert, quel est votre état d’esprit à quelques heures de ce slalom olympique ?
J’ai fait une bonne semaine d’entraînement en faisant des manches de course, histoire de prendre l’habitude : se lever le matin, se mettre en condition de course et faire des slaloms à fond… Je ne vais pas dire que je suis prête car on ne l’est jamais vraiment, mais disons que j’ai mis toutes les chances de mon côté.
Vous sentez-vous plus costaude que l’année dernière pour aborder un grand événement comme celui-ci ?
Oui. J’ai beaucoup appris de mes échecs. Maintenant, j’ai les armes pour réagir et m’exprimer. Je suis beaucoup plus régulière aussi. Je sais ce que ça fait que d’être sur le podium à la première manche, et je sais aller chercher la gagne dans la seconde. Je ne peux pas savoir si mes concurrentes vont faire la course du siècle, mais je sais désormais que je suis capable de faire ma course. Je maîtrise mes paramètres.
« Besoin d’être dans mon monde »
La seconde manche du Géant mercredi a dû être reportée en raison du brouillard. Craignez-vous des conditions de course un peu difficiles ?
Non, pas du tout. Le slalom, ça se court par tous les temps. Et cela va sans doute surprendre beaucoup de monde, mais plus ça se dégrade, plus ça m’arrange. J’ai l’impression de mieux m’exprimer dans le brouillard. Si je fais une bêtise, ça se verra moins. C’est une sorte de timidité quelque part. J’ai besoin d’être dans mon monde pour me libérer.
Êtes-vous du genre à rêver d’une médaille avant la course ?
Non, j’ai arrêté de rêver. On rêve beaucoup quand on est petit, et puis après on se rend compte qu’il faut aller la chercher, cette médaille. Je rêve beaucoup moins aujourd’hui. Je dors beaucoup en fait (rires) !
Une médaille olympique, ça change toute une vie pourtant…
Toutes les personnes qui l’ont vécu le disent. Moi jusque-là, rien n’a changé. Mais j’espère qu’on pourra en reparler après la course…