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"Ce qu'on a vécu aux Jeux a été hyper dur", la gymnaste Mélanie De Jesus Dos Santos raconte son enfer aux JO de Paris 2024

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Dans un long entretien accordé ce mercredi à l'Equipe, Melanie De Jesus Dos Santos revient sur sa vie loin des gymnases depuis les Jeux olympiques de Paris. L'échec de l'été dernier est long à digérer et la jeune femme de 25 ans se concentre sur sa reconstruction, avec un avenir pour le moment en suspens.

Les cicatrices de l'été dernier ne sont pas encore refermées pour Mélanie De Jesus Dos Santos. Discrète sur les réseaux sociaux depuis le traumatisme des Jeux olympiques de Paris, où elle n'a disputé aucune finale quand elle pouvait légitimement rêver de médaille, la gymnaste de 25 ans s'est longuement confiée à l'Equipe dans un entretien publié ce mercredi.

"Je m'étais perdue (...) ma passion était devenue un job"

La quadruple championne d'Europe individuelle et médaillée de bronze mondiale par équipes explique avoir eu besoin de passer à autre chose, en rentrant en Martinique notamment. "Je me suis rapprochée de mes proches et laissé le monde de la gym "de côté", comme un mécanisme de défense", confesse-t-elle, avouant que "ce qu'on a vécu aux Jeux a été hyper dur" et que "l'équipe était dévastée".

De quoi nécessiter une certaine prise de distance avec sa discipline : "J'aime toujours autant ce sport, je l'adore. Mais j'ai pris pas mal de recul. Jusque-là, j'ai tout consacré à la gym. Je suis partie à 12 ans, j'ai vécu presque autant en famille d'accueil. Il n'y avait que la gym dans ma tête (...) Je m'étais vraiment perdue. J'ai été robotisée, façonnée pour que je devienne la meilleure gymnaste et, finalement, je ne me connais pas tant que ça (...) La gym, c'était du business, comme on dit. Ma passion était devenue un job, quelque chose que je devais faire. Je n'ai plus envie de parler de cette Mélanie-là. J'ai envie de changer, d'être moi. Je ne suis pas que gymnaste. Maintenant, j'arrive à le dire."

Aider le développement de la gym en Martinique... avant d'anticiper la suite

Ce besoin de distance s'illustre par le fait que depuis juillet 2024, Mélanie De Jesus Dos Santos confie ne pas avoir remis les pieds dans un gymnase. "Est-ce que je me sens encore comme une gymnaste de haut niveau? Non, pas en ce moment", explique-t-elle, sans offrir de garanties sur un retour prochain au plus haut niveau. Mais une chose semble sûre: "si jamais je redeviens gymnaste, j'ai envie de le faire avec ma vraie personnalité, pas cette personnalité qu'on m'a construite."

Et d'ouvrir le champ des possibles avec de nouvelles perspectives : "J'aimerais aider mon sport en Martinique, créer à court terme un événement gymnique pour rencontrer les clubs, passer un moment avec les jeunes gymnastes (...) J'essaie de me rendre utile."

CMP